Parmi les actions que nous pouvons poser en tant que citoyen.ne pour réduire notre impact environnemental, éviter le gaspillage alimentaire fait partie des 3 gestes qui ont le plus de poids pour aller vers une consommation durableⁱ. Gaspiller moins est un geste important et efficace dans la lutte contre les changements climatiques, car il permet de diminuer de façon significative les émissions de GES attribuables à notre alimentation, troisième plus gros contributeur à l’empreinte carbone des ménages au Québecⁱⁱ.

C’est pourquoi on vous propose de mieux comprendre les impacts de nos actions afin de faire des choix plus éclairés. On vous explique tout ici!

L’empreinte carbone du gaspillage alimentaire, c’est quoi?

L’empreinte carbone du gaspillage alimentaire, c’est toutes les émissions de gaz à effet de serre (GES) induites par le fait de gaspiller des aliments, qu’ils aillent à l’enfouissement ou au compostage. Les émissions de GES sont liées à l’ensemble de la vie des aliments non consommés, c’est-à-dire à leur production, leur transformation et leur distribution. Cependant, l’impact provient en grande partie de la production des aliments qui seront, par la suite, gaspillés. Au Québec, le gaspillage alimentaire représente 20% de l’empreinte carbone de notre alimentationⁱⁱⁱ.

Lorsque l’on parle d’empreinte carbone du gaspillage alimentaire, il est aussi intéressant de comprendre que tous les aliments ne sont pas égaux dans leur impact lorsqu’ils sont gaspillés. Par exemple, il est de plus en plus connu que les protéines animales pèsent lourd dans les émissions de GES de notre assiette. En moyenne au Québec, un individu consomme dans l’année 81 kilos de viandes et de poissons mais cette masse représente 36 % du bilan carbone annuel de son alimentation. À titre de comparaison, ce même individu consomme en moyenne sur l’année 240 kilos de fruits et légumes, mais cela ne représente que 9% de ses émissions de GES alimentaire.

Face à cette réalité, lorsque l’on ne peut pas bannir le gaspillage, il est intéressant de faire des choix judicieux afin de concentrer ses efforts, comme la planification sur certains aliments ou la priorisation de certains gestes sur la base de leur empreinte carbone. Par exemple voici les 4 catégories d’aliments les plus responsables de l’impact du gaspillage alimentaire d’un individuⁱⁱⁱ :
• les viandes et poissons, 21%
• les sucreries, chocolat et collations, 20%
• les produits laitiers, 18%
• les céréales et les pains, 13%

Et bien que je ne vous encourage pas à jeter vos aliments, mieux vaut trouver de la place dans son congélateur pour une protéine animale que l’on n’aura pas le temps de cuisiner ce soir que pour votre légume rabougri!

Concrètement, qu’est-ce qu’on peut faire?

Les 37 scientifiques qui ont écrit le rapport de la EAT-Lancet Commission, visant à trouver un moyen de nourrir sainement la population humaine tout en minimisant les impacts sur la planète, ont déterminé comme un des trois objectifs de base pour arriver à un système alimentaire sain et durable le fait de réduire mondialement de moitié le gaspillage alimentaire ^iv.

Au Québec, faire l’effort d’enrayer le gaspillage alimentaire permet, en moyenne, à un individu, de réduire d’un cinquième les émissions de GES de son assiette! Voilà qui est encourageant pour passer à l’action : poser des gestes simples permet d’avoir un impact significatif dans la lutte aux changements climatiques.

Les gestes à poser peuvent être multiples, voici donc les grands piliers d’action favorables dans la lutte au gaspillage alimentaire :
• Planifier son épicerie
• Conserver au mieux ses aliments
• Utiliser ses aliments en entier
• Partager plutôt que de jeter
• Prioriser certains gestes sur la base de l’empreinte carbone des aliments

C’est dans cette idée que Jour de la Terre Canada outille les citoyen.ne.s lors des activités de son programme À vos frigos propulsé par le Fonds Éco IGA. Nos conférences et nos ressources visent à vous guider sur les actions à mettre en place au quotidien pour réduire votre gaspillage alimentaire avec des astuces simples et pratiques. Il est même possible d’organiser une conférence dans votre milieu de travail ou dans votre organisme! Pour en savoir plus et découvrir tous nos outils, cliquez ici.

Pour réduire son empreinte carbone, faire les bons choix c’est essentiel et la réduction du gaspillage alimentaire en est un! Alors quel sera votre premier geste dans ce domaine?

Envie de plus d’outils?

 La boîte à outils du programme À vos frigos
Les billets de blogue autour de la lutte au gaspillage alimentaire
Un premier portrait pour le Québec des pertes et du gaspillage alimentaires de Recyc-Québec

Références

[i] Protégez-vous (2022), Consommation durable : recycler ne suffit pas!
[ii] Protégez-vous (2022), Notre consommation face aux changements climatiques
[iii] Le Devoir et Un Point Cinq (2020), L’assiette des Québécois passée au crible climatique.
Source des données de l’article : Base de données d’inventaire du cycle de vie de la consommation québécoise, Version 0 – Axe alimentation (CIRAIG, PolyCarbone, 2020)
[iv] Cent degrés (2019), Rapport EAT-Lancet : le défi de nourrir 10 milliards d’humains en 2050

Experte de la lutte contre le gaspillage alimentaire

Karel Luap

Enthousiaste et bienveillante, Karel est engagée en faveur de la nature. L’environnement, la transmission des savoirs et l’accompagnement des citoyens sont au cœur de ses activités. Elle a un regard très positif sur le monde, un monde où il est possible de changer les choses à son échelle. Ses savoirs et compétences lui permettent de faire rayonner les valeurs et la vision de la société qu’elle porte.

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