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Du plus loin que je me souvienne, j’ai toujours été une personne très curieuse. Au fil du temps, j’ai touché plusieurs activités et champs d’études. C’est donc sans surprise que mon amour de la nature m’ait menée à travailler pour un organisme environnemental, même si je n’avais aucune expérience dans le domaine. J’ai découvert que le mot « environnement » cache une grande variété de sujets, allant de la gestion des déchets à la préservation de la biodiversité en passant par la mobilité durable (et j’en passe!). Puis, mon cheminement professionnel m’a éventuellement dirigée vers la mobilité électrique.
Depuis l’an dernier, je dirige un programme de financement des installations de recharge de véhicules électriques (VÉ), le programme Changez, Rechargez d’Aviva, ce qui m’a permis d’approfondir mes connaissances en matière de VÉ et leurs infrastructures. Par le fait même, j’ai pu en apprendre davantage sur les peuples des Premières Nations, des Inuits et des Métis, puisque le programme est offert autant aux municipalités canadiennes qu’aux communautés autochtones. Pour moi, le défi — et l’occasion d’apprendre — était double : j’ai dû initier et prendre soin des relations de travail avec les communautés autochtones, sans expérience préalable, tout en découvrant la réalité de la transition vers les VÉ propre à ces communautés.
Bâtir la confiance et les relations de travail à long terme…
Quand j’ai commencé à travailler sur le programme Changez, rechargez, l’objectif était de le faire connaître aux municipalités et aux communautés autochtones, afin qu’elles puissent profiter de cette occasion de financement. Parfois, il suffit d’envoyer les renseignements sur un programme de financement dans un courriel visuellement attrayant pour susciter un intérêt et déclencher une relation de travail. Et d’autres fois, comme j’ai pu le constater, ce n’est pas si simple! Alors que je faisais mes recherches sur la manière d’entamer une relation professionnelle avec des communautés autochtones, une connaissance a partagé l’article suivant : « Being Good Neighbors ». Bien que destiné à l’industrie du tourisme, on y retrouve plusieurs éléments qui peuvent s’appliquer à n’importe quel secteur.
Pour bâtir un rapport professionnel solide, le plus important est d’abord de créer un lien de confiance, ce qui ne peut être fait au moyen d’un outil de communication impersonnel comme un courriel. Même lorsque des outils plus personnalisés sont utilisés, par exemple des appels vidéo qui permettent de voir et d’entendre chaque participant, il est difficile d’établir cette confiance en ne s’en tenant qu’aux affaires. L’expression « rencontre d’affaires » comporte deux éléments : « affaires » et « rencontre ». Et c’est sur la rencontre que l’on doit miser.
Il est en effet essentiel de rencontrer les personnes avec qui vous voulez travailler, apprendre à les connaître, échanger avec elles, discuter de vos vies et de vos valeurs, vous intéresser à leurs communautés et leur poser des questions. Et si vous avez la chance de visiter la communauté et vous présenter à ces personnes en chair et en os, allez-y! C’est la meilleure manière de mettre en place des rapports de travail durables basés sur la confiance. Préparez-vous à prendre ce temps et peut-être même à transformer une réunion de 15-30 minutes en une rencontre de 2 heures. Prendre le temps et ralentir un brin peut sembler contre-productif dans la société effrénée dans laquelle nous vivons, mais, croyez-moi, les répercussions positives à long terme en vaudront largement la peine.
… Pour bâtir un avenir durable
Alors que j’apprends à travailler avec les communautés autochtones, je découvre également les réalités et les défis liés à une transition vers les VÉ pour ces collectivités. La réalité est déjà bien différente entre les centres urbains et les milieux ruraux. Si certaines réalités des communautés autochtones sont similaires à celles des municipalités de campagne, d’autres sont tout à fait uniques et propres à chaque collectivité. Un des défis de taille est d’obtenir du financement pour une infrastructure de VÉ et d’accéder aux fonds rapidement après la fin du projet, et ce, autant pour les municipalités rurales que pour les communautés autochtones, qui peinent souvent à couvrir les frais de démarrage. Ces barrières peuvent toutefois être brisées au moyen de programmes de financement qui couvrent l’entièreté des coûts d’un projet ou qui octroient une partie des sommes assez tôt dans l’échéancier.
L’éloignement géographique de certaines communautés présente d’autres défis particuliers, notamment la question de l’accès Internet. Dans certaines régions, nous devons trouver des alternatives aux technologies qui dépendent des connexions sans fil. La capacité et les mises à jour de l’infrastructure du réseau sont également une grande préoccupation puisqu’elles influencent le budget ainsi que le nombre de bornes de chargement de VÉ pouvant être comptées dans le projet. En ce sens, il est important d’impliquer rapidement des spécialistes en électricité. Il est essentiel de s’éduquer sur ce qui distingue chaque communauté autochtone, que ce soit leur emplacement géographique, leurs coutumes, leurs traditions, leurs priorités et leurs besoins. Cela est possible en se présentant en personne dans les communautés, tel que mentionné précédemment.
Enfin, pour assister les communautés autochtones dans leur transition vers les VÉ, il ne suffit pas d’implanter les installations qui encouragent l’utilisation de VÉ. Il s’agit davantage de les soutenir, ainsi que leurs membres, dans le développement de leurs capacités à effectuer cette transition. On peut ainsi offrir son appui en fournissant de l’information concernant les VÉ et leur infrastructure, en outillant les membres des communautés et des organismes afin qu’ils puissent résoudre les problèmes liés aux infrastructures et en accompagnant les jeunes pour leur permettre de développer des compétences dans ce domaine émergeant. Si vous ou une personne que vous connaissez avez une expertise en matière de VÉ et que vous souhaitez épauler des communautés autochtones, vous pourriez envisager d’offrir du mentorat dans l’un des programmes offerts par l’organisme de renforcement des capacités Indigenous Clean Energy.
Ce n’est que le début
Je suis très reconnaissante de tout ce que j’ai appris. Dans mon rôle de coordination d’un programme de financement des infrastructures des VÉ, je me sens mieux outillée pour accompagner les communautés autochtones dans leurs projets. J’ai conscience que ce n’est qu’une goutte dans l’océan et qu’il me reste énormément de choses à apprendre, mais j’ai hâte de relever le défi. J’espère que cet article a éveillé votre curiosité vous aussi et que vous continuerez à vous renseigner sur la question.
Ressources
« Being Good Neighbors’: Methods of Indigenous Consultation for Resource-based Research – Moving from tokenism to relationship building in the ‘duty to consult’ for resource-based developments, a case study of tourism in Northern Ontario ». Indigenous Tourism Ontario et Université Lakehead. Juillet 2019. Disponible à : https://www.dropbox.com/scl/fi/3il4sv3bl1wuf2a8ztlbu/ITO-SSHRC-IRC-Position-Paper-Final-2019.pdf?rlkey=47f1o1yfqsaodp44h5ou0ar69&dl=0
« Boosting Uptake in Indigenous Communities | EV Charging National Discussion Series 2023 » Electric Autonomy Canada. Décembre 2023. Disponible à : https://www.youtube.com/watch?v=HRePGR2kl_A
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