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À la maison, de plus en plus de personnes accordent de l’importance à la meilleure gestion des déchets, soutenues par des collectes municipales accessibles et efficaces qui facilitent la valorisation du compost et du recyclage.
Pour les ICI (Industries, Commerces et Institutions), dont les épiceries, il est plus compliqué de s’impliquer dans ce processus, une réalité qui s’exprime clairement dans le dernier Bilan de Recyc-Québec!
Si l’on prend l’exemple des résidus organiques, les ICI sont à l’origine de plus de la moitié des matières totales générées au Québec et n’en valorisent… que 8%! On comprend donc qu’il reste du chemin à faire pour aider les organisations de toutes tailles à s’atteler à la mission.
Ce travail d’accompagnement, notre équipe le poursuit notamment avec les marchands IGA dans le cadre de la certification Action Réduction. Et avec près de 300 magasins accompagnés à travers le Québec et le Nouveau-Brunswick, des enjeux il y en a, et particulièrement en région! C’est cette réalité de la gestion des matières résiduelles en zone éloignée que nous vous partageons dans cet article!
Des collectes qui débutent encore, même pour le grand-public!
En témoigne l’exemple de la ville de Québec, la mise en place des collectes municipales n’est pas chose facile, particulièrement pour les résidus alimentaires. Et même si le déploiement du bac brun va bon train à travers la province, on oublie souvent que nous n’en sommes qu’au début et donc souvent loin de pouvoir répondre aux besoins des gros émetteurs.
L’exemple de l’Abitibi est frappant! En 2019, 12 des 17 municipalités de la MRC se mobilisent pour démarrer la collecte du bac brun et se dotent d’une plateforme de compostage. En parallèle toujours dans la même MRC, les villes de La Corne, Landrienne, Saint-Félix-de-Dalquier et Saint-Marc-de-Figuery se regroupent afin d’ouvrir l’accès à un composteur rotatif industriel.
Le système fonctionne pour la population, mais est de trop petite taille pour le rendre accessible aux entreprises et seule la municipalité d’Amos, équipée d’une plateforme plus imposante, offre ses services aux ICI. Et seulement depuis quelques mois! Les autres commerces du secteur doivent continuer à privilégier les collecteurs privés.
Une accessibilité variable pour les commerces!
Même quand le système résidentiel est en place, l’accès aux infrastructures n’est toujours pas garanti! Alors que certaines villes peuvent intégrer les commerces aux collectes municipales, d’autres régions ne sont même pas desservies par les services privés.
À Lévis, dans la région de Chaudières Appalaches, les magasins IGA ont accès à toutes les collectes par la ville tandis que dans le Nouveau-Brunswick, il n’y a aucune option, ni avec la ville, ni avec des fournisseurs privés et malgré l’intérêt des marchands, une partie des résidus ne peut être valorisée. Heureusement, le carton et les pellicules plastiques sont récupérés par un système interne à IGA et les collecteurs d’huiles usées desservent la zone, mais les matières organiques et toute une partie du recyclage ne trouvent pas de voie de récupération.
Et quand les collectes municipales sont accessibles, elles sont parfois peu adaptées aux réalités des ICI. Les bacs roulants comme nous avons à la maison prennent beaucoup d’espace et sont peu pratiques pour les gros volumes. Les conteneurs, plus adaptés, sont parfois proposés dans le cadre de programmes développés par les Régies locales, mais restent rarement disponibles par la ville. Retours donc aux collecteurs privés, quand ils sont disponibles!
Loin loin la région
Et oui, les services payants ne sont pas toujours implantés partout sur le territoire! Si l’implantation en région éloignée est complexe pour les municipalités, ça l’est tout autant pour les fournisseurs privés, avec une rentabilité assez faible. Les équipements doivent être livrés sur de plus grandes distances, impliquant des délais plus longs avec des impacts sur le rythme de collecte. La logistique est plus ardue et il est difficile de proposer de nouvelles filières de récupération, comme pour le polystyrène.
Le territoire de la Gaspésie est un bon exemple de défi lié à l’éloignement géographique. Certains marchands IGA sont motivés à mettre en place la collecte du compost dès que possible mais la fréquence de ramassage freine le processus. Comme les collectes offertes par les fournisseurs privés sont espacées, la matière fige et il devient difficile voire impossible de vider le contenu accumulé durant l’hiver. Les nouvelles habitudes restent donc dur à implanter.
Le manque de ressources
Quand ce ne sont pas les collectes qui présentent des enjeux, c’est le manque de ressources qui se pose.
Pour ces commerces, éloignement géographique rime également avec éloignement des structures d’accompagnement. Bien trier les matières demande une certaine connaissance et de la pratique et implique donc de former le personnel. S’ajoute une crise de main d’œuvre sans précédent qui impacte la gestion des déchets en magasin.
Dans cette optique, notre équipe organise des tournées en région afin de visiter et d’offrir un accompagnement personnalisé aux magasins IGA en région éloignée. Elle offre notamment des services de formation au personnel pour assister la mise en place de nouvelles collectes.
C’est ce qui est prévu pour les magasins de la municipalité du Lac-Saint-Jean, qui ont maintenant accès à la collecte du compost avec les services privés et municipaux, ainsi que pour le magasin de la Beauce qui vient de mettre en place la collecte des matières compostables avec un fournisseur privé en janvier 2023.
Les choses avancent pour ancrer la gestion des déchets dans les pratiques des organisations. Le gouvernement y va d’ailleurs de ses incitatifs en augmentant l’année prochaine la redevance liée à l’enfouissement. Le signal est clair pour les ICI : le tout-au-bac-noir n’est pas une option pérenne.
Le déploiement des collectes et des programmes d’accompagnement spécifiques donne aussi un énorme coup de pouce aux professionnel·les de tout secteur, souvent démuni·es face aux enjeux.
À l’échelle du réseau IGA la différence est notable : en 2022, 200 magasins participaient à la collecte des résidus organiques, contre 95 seulement 5 ans auparavant. Une belle progression (de 210%!) que nous continuons à accompagner sur le terrain!
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