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« Économie circulaire », c’est LE terme que l’on entend sur toutes les lèvres ces dernières années. Mais à quoi ça ressemble une économie circulaire et comment ça fonctionne?
Pour comprendre le principe de circularité, il faut d’abord se pencher sur celui de linéarité, qui domine notre économie « moderne ». Dans notre système, les ressources que nous utilisons ont une naissance et une mort. Elles sont extraites, transformées, utilisées puis détruites ou abandonnées. Héritée d’un âge où les forêts s’étendaient à perte de vue et où la pêche à la morue consistait à jeter un seau à l’eau pour les remonter par douzaines, cette logique se base sur le même concept que l’économie que nous avons construite dessus : la notion de ressources infinies. « It will keep on giving » en très bon français.
Problèmes(ssssss) : non seulement très peu de ressources sont infinies, particulièrement si nous les exploitons intensivement, mais en plus nous les gaspillons massivement pour finalement produire d’immenses quantités de déchets et de pollution, qui sont les tristes fins de vie de nos précieuses ressources.
Actuellement ce sont plus de 96,5% de nos ressources qui sont ainsi définitivement perdues au Québec, et 91,4% dans le monde. De quoi faire quelques progrès.
Remettre l’économie la tête à l’endroit
C’est ici qu’intervient l’économie circulaire. Son objectif : boucler les boucles et éviter le gaspillage massif des ressources à toutes les échelles de notre appareil de production consommation. Il s’agit de faire mieux avec moins, ou du moins de faire avec ce qui est déjà là. Elle s’inspire des écosystèmes naturels, où mutualisation des ressources, optimisation des fonctions et revalorisation des déchets des un·e·s par les autres font loi.
Les opportunités offertes par l’économie circulaire sont enthousiasmantes et proposent des solutions concrètes (et presque complètes) à des problématiques environnementales de toutes sortes. Pour mieux comprendre les champs d’application multiples de cette discipline, on vous propose de découvrir quelques projets innovants.
Quand les déchets alimentaires des uns font le bonheur des autres
Parce que nous n’aimons pas jeter de la nourriture, nous avons rapidement cherché et mis en œuvre des techniques astucieuses pour tirer le maximum de nos aliments. C’est donc logiquement que le secteur alimentaire est devenu un terrain d’expérimentation pour l’économie circulaire.
Prenons le cas de la bière : sa fabrication implique la production de kilos de résidus d’orge dont on a extrait le sucre, appelés les drêches. Dans une économie linéaire, ces drêches se retrouveraient dans une poubelle pour être enfouies, en dégageant au passage (beaucoup de) méthane.
Dans un modèle circulaire, les drêches deviennent une ressource précieuse pour qui veut les valoriser. Depuis longtemps, elles sont utilisées pour nourrir le bétail dans des fermes. Plus récemment, des têtes bien faites se sont dit que ces céréales encore riches en valeur nutritive pouvaient être réutilisées pour la consommation humaine. Elles peuvent ainsi être transformées pour devenir des craquelins, des gâteries ou encore pour faire du pain!
En parlant de pain, plusieurs brasseur·se·s au Québec font des bières à partir de farine de pain rassis. Une alliance entre une brasserie et une boulangerie permet donc aux céréales de devenir bière, drêche, farine, pain puis bière de nouveau. Là on peut dire, que la boucle est bouclée.
Ce n’est pas tout : il semblerait que les résidus de brassage et le marc de café fassent bon ménage. Ces matières, incorporées à de la paille et des granules de bois servent à faire pousser des champignons. C’est le producteur Blanc de Gris qui, installé en ville, a choisi d’intégrer ces résidus destinés à la poubelle dans sa méthode de culture. Les matières sont récupérées en ville et les champignons y sont produits et vendus aussi. Le modèle est résilient, circulaire et de proximité.
Autre exemple, les fermes d’insectes qui se développent pour offrir une alternative plus durable à nos besoins grandissants en protéines. Pour beaucoup, elles se basent sur un modèle circulaire. C’est notamment le cas de TriCycle abrité par la plus grande coopérative d’agriculture urbaine au Québec.
Les ténébrions de la ferme sont nourris à partir de résidus alimentaires et de produits issus du gaspillage alimentaire. La matière organique qu’ils produisent sert au potager installé sur le toit et sera incorporée dans l’alimentation des poissons de la pisciculture basée au sous-sol du bâtiment. L’humidité générée par les installations aquatiques créent un environnement idéal pour le cultivateur de champignons voisins. Et ça ne s’arrête pas là! La ferme de champignons voisine, Mycelium Remedium Mycotechnologies, a trouvé le moyen d’utiliser résidus de culture (mycélium) et matières récupérées (avoine et sciure de bois) pour fabriquer… des briques, qui remplacent le styromousse pour l’isolation des bâtiments de la Centrale agricole. On comprend bien ici le concept de la circularité où chacun·e et chaque chose trouve sa place dans l’écosystème de production.
En ce moment, la question de la circularisation se pose pour les résidus que l’on génère en quantités énormes ou les ressources que l’on gâche si vite que nous commençons à voir la fin de leur époque. Le « réflexe circulaire » est bien loin de se généraliser mais il gagne du terrain et j’ai bon espoir qu’il prenne un jour le dessus pour offrir un modèle qui fait bien plus de sens pour l’environnement et la communauté.
Visitez www.quebeccirculaire.org pour découvrir d’autres initiatives inspirantes au Québec!
Sources :
- L’économie circulaire, une priorité, Recyc-Québec
- La permanence de l’objet, Journal de Montréal
- Économie circulaire, Recyc-Québec
- Les déchets des uns font le bonheur des autres, Un point cinq
- Quand le café fait pousser des champignons, Radio Canada
- L’économie circulaire au service de l’alimentation, Radio Canada
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