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Action de grâce : pour célébrer l’abondance au champ, mangeons local et de saison

5 octobre 2021 | Par Camille Dussault
À ne pas manquer

L’action de grâce nous provient des peuples autochtones qui célébraient les récoltes abondantes. Nous avons donc, dans un premier temps, toutes les raisons d’être reconnaissant·e·s envers ces peuples qui ont initié cette tradition basée sur la gratitude et le partage.

Ensuite, peu importe la façon dont on profite de ce long congé, par une fraîche randonnée automnale ou la tête dans les casseroles à faire des conserves, je vous invite à prendre un moment pour penser à notre alimentation. L’alimentation est centrale dans nos vies, mais nous ne prenons que très rarement le temps de reconnaître son impact tant sur notre bien-être que sur cette belle planète qui nous endure. Cette année, j’ai donc eu envie de mettre à l’honneur les bons coups de cette saison abondante en découvertes et en saveurs. Voici ma liste de reconnaissances!

L’accessibilité et le plaisir des marchés!

En premier lieu, je suis reconnaissante envers tous les petits et grands producteurs locaux qui alimentent nos tables chaque jour. En plus de réduire la production de gaz à effet de serre, l’alimentation locale en circuit court nous permet de mieux comprendre d’où vient notre nourriture et le travail investi derrière. Il en ressort un plus grand respect pour nos agriculteurs·trices et pour nos aliments. C’est un peu plus difficile de gaspiller quand on voit notre productrice tellement fière de nous présenter sa nouvelle variété de poivrons ou de tomates à essayer!

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Merci aux fermiers de famille, ce réseau de fermes maraîchères solidaires qui met en relation directe une ferme biologique et les consommateur·trices, sans aucun intermédiaire. Ça parait anodin, mais pour un·e petit·e producteur·trice, ça fait toute la différence de ne pas avoir à se démener pour vendre ses produits. C’est toute l’année et c’est accessible partout à travers le Québec. Et merci à tous les marchés publics, marchés fermiers ou marchés solidaires qui popent un peu partout dans les parcs et dans les rues, le temps de quelques mois, pour rendre accessible des produits sains et frais à prix abordable. Ces marchés sont souvent pris en charge par des organismes à but non lucratif et rendus possibles grâce à l’aide précieuse de bénévoles, alors merci à vous aussi!

On glane tu un peu?

Dans un deuxième temps, je suis reconnaissante d’avoir découvert le glanage cette année! Cette activité de cueillette des fruits et légumes laissés aux champs, qui m’était inconnue il y a peu de temps, est tout simplement révolutionnaire. Souvent confondu avec le déchétarisme (dumpster diving) qui est lui illégal, le glanage apporte une réponse concrète aux surplus de production que les producteurs agricoles sont contraints de laisser aux champs. Après tous ces efforts à faire pousser des champs complets de bleuets ou de choux, quelle désolation que de tout laisser au labour (même si cela représente de bons nutriments pour la terre) par manque de main d’œuvre ou de temps ou encore raison des baisses de prix du marché.

J’ai eu la chance de participer à une activité de glanage avec mon équipe du Jour de la Terre récemment et j’ai été stupéfaite par la quantité de légumes laissés pour compte. Dans un premier temps, nous avons aidé un producteur de tomates en serre à arracher ses derniers plants et récolter ce qui restait. En un peu plus d’une heure, une serre entière était vidée! Ensuite, nous avons visité un deuxième producteur qui avait des surplus de production incroyables dus à une bonne température et qui ne savait plus quoi en faire. On ne peut toujours rien contre les standards de qualité ou encore les normes de l’industrie, mais on peut bien y remédier, en partie, par quelque moyen inventif, qu’en dites-vous? Faites changement de la traditionnelle cueillette de pomme automnale et joignez-vous à la communauté de glaneurs·ses!

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Et le collectif, ça existe encore?

Je suis ensuite reconnaissante de voir que les initiatives collectives comme les frigos communautaires ou encore les cuisines et les jardins collectifs deviennent de plus en plus connus et en demande. Il s’agit d’un bon moyen de sortir de chez soi, de partager ses connaissances et d’en apprendre de nouvelles. Personnellement, la cuisine collective m’a sauvée de l’isolement pendant une partie de la pandémie et je me sens infiniment reconnaissante d’avoir eu la chance de rencontrer des gens incroyables qui donnent du temps et de l’amour à leur communauté. Leur soutien est essentiel à créer un environnement plus sain pour tous·tes, à aider les personnes vulnérables et je suis fière d’y avoir contribué.

Je suis aussi reconnaissante que l’alimentation locale et de saison devienne une priorité. La pandémie a fait ressortir notre (trop) grande dépendance aux autres pays pour nous nourrir et a mis sur la table le sujet d’une certaine forme de souveraineté alimentaire. Au Québec, il est primordial de comprendre la saisonnalité des aliments et de réapprendre des savoirs perdus comme les conserves ou les techniques de fermentation. Nos grands-parents les ont utilisé toute leur vie pour avoir accès à des aliments frais et locaux pendant l’hiver. Malheureusement, nous ne prenons plus le temps de partager nos connaissances qui sont pourtant cruciales dans un climat comme le nôtre.

Le patrimoine à travers les semences

Je suis reconnaissante envers les gardien·ne·s de semences qui contribuent à conserver la biodiversité et le patrimoine alimentaire. Ce sont des gens comme vous et moi, des restauratrices, des maraîchers, des vendeuses de semences ou encore des épiciers qui ont décidé de mettre de l’avant des semences artisanales et locales. Il faut comprendre qu’avec l’industrialisation de l’alimentation, nous avons perdu environ 75% des variétés de plantes potagères en moins de 100 ans! Pour des raisons pratiques de transport ou de fragilité, la majorité des espèces ont été remisées pour assurer une standardisation des récoltes. Par le fait même, pour améliorer la biodiversité et pour aller de pair avec notre territoire et son climat, vaut mieux penser semences ancestrales!

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Finalement, je suis reconnaissante envers tous ces gens qui font une différence dans leur quotidien, de celui qui diminue sa consommation de viande ou de produits laitiers à celle qui achète un peu plus bio à l’épicerie ou qui décide de créer un projet de frigo communautaire. Même le plus petit geste est inspirant et j’ose espérer que notre entourage saura en être reconnaissant, pour nous et pour la terre.

Bon long congé à tous·tes!



Conférencière – À vos frigos !

Camille Dussault

Aventureuse, Camille s’implique avec enthousiasme dans les projets qui lui tiennent à cœur et carbure au café et au soleil pour relever ces nouveaux défis. Elle est reconnue par son entourage pour sa passion des légumes et ne rate jamais une occasion de vous cuisiner ses dernières découvertes. Ses sujets de conversation favoris : le vélo toutes saisons confondues, ses récentes lectures et Hector, le chien de son frère!

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