Blogue et nouvelles

À ne pas manquer

photo_UNE

L’histoire dans nos assiettes

6 août 2024 | Par Agathe Tréguesser
À ne pas manquer

Vous êtes-vous déjà demandé quels légumes et fruits récoltés au Québec, étaient indigènes à la province ? Préparez-vous à un voyage savoureux à travers le temps, où chaque bouchée raconte une histoire. De la richesse des terres autochtones aux trésors cultivés au fil des siècles.

Les débuts de l’agriculture au Québec

L’histoire agricole du Québec remonte à des milliers d’années, bien avant l’arrivée des colons européens. Les Premières Nations, notamment les Iroquoiens, cultivaient déjà le « trois sœurs » – le maïs, les haricots et les courges – dans la vallée du Saint-Laurent.

Mais

Cette méthode agricole ingénieuse permettait une culture complémentaire :

– Le maïs : Planté en premier, il pousse en hauteur et offre un support naturel aux haricots grimpants.

– Les haricots : Ils grimpent sur les tiges de maïs, fixant l’azote dans le sol, ce qui enrichit le sol en nutriments essentiels pour les trois cultures.

– Les courges : Elles sont plantées à la base du maïs et des haricots. Leurs larges feuilles couvrent le sol, réduisant ainsi la croissance des mauvaises herbes et aidant à retenir l’humidité dans le sol.

Cette méthode est un exemple remarquable de permaculture et de la sagesse ancestrale en matière d’agriculture durable. Elle illustre comment les techniques traditionnelles peuvent offrir des solutions efficaces et respectueuses de l’environnement pour la production alimentaire.

L’influence européenne

Avec l’arrivée des colons français au 17ème siècle, de nouvelles variétés de fruits et légumes furent introduites. Les colons apportèrent avec eux des semences d’Europe et adaptèrent leurs méthodes de culture aux conditions climatiques locales. C’est ainsi que des variétés de pommes, poires, prunes et raisins commencèrent à apparaître dans les vergers québécois.

Et évidemment je ne pouvais pas écrire cet article sans faire un petit focus sur l’emblématique fruit du Québec : la pomme !

La pomme est cultivée au Québec depuis le début de 17è siècle, et c’est en 1670 que les Jésuites implantèrent des pommiers sur le Mont-Royal à Montréal. Au fil du temps le développement de nouvelles variétés mieux adaptées aux besoins du marché a supplanté celles qui avaient été introduites autrefois. Bien que nous cultivions au Québec plus d’une dizaine de variétés, il devient parfois complexe de valider leur provenance en épicerie. Saviez-vous que la pomme verte est originaire d’Australie et majoritairement produite aux États-Unis ? Petit conseil, bien regarder les affichettes et repérer les logos Aliments du Québec avant de l’acheter.

Les colons anglais eux, ont introduit un élément que nous aimons autant gratinées, en purée ou en chips, je parle bien-sûr de la pomme de terre. Cultivés à partir de 1764, elle se répandra au point qu’un demi-siècle plus tard, la ration quotidienne du pain aura diminué de moitié.

Mais

Les légumes traditionnels

Le chou, introduit par les colons français, est devenu un aliment de base en raison de sa capacité à se conserver pendant les longs hivers québécois. De même, les navets et les betteraves, avec leur rusticité, sont devenus des légumes incontournables dans les potagers.

4

Au fil des ans, certaines variétés traditionnelles ont failli disparaître, remplacées par des hybrides plus productifs. Cependant, grâce à des initiatives de sauvegarde et de promotion des semences anciennes, plusieurs variétés oubliées connaissent une résurgence. C’est le cas du melon de Montréal, une variété ancienne redécouverte récemment et qui fait le bonheur de nos papilles.

L’importance culturelle des fruits et légumes locaux

Les fruits et légumes cultivés localement au Québec ne sont pas seulement des aliments ; ils sont des témoins vivants de l’histoire et de la culture de la région. Chaque variété traditionnelle raconte une histoire de résilience et d’adaptation.

Par exemple, la récolte des pommes en automne est une tradition profondément enracinée dans la culture québécoise, donnant lieu à des festivals et des événements communautaires célébrant ce fruit. De même, les marchés de producteurs locaux, tels que ceux de Jean-Talon et d’Atwater à Montréal, sont des lieux où l’on peut découvrir et déguster une vaste gamme de produits cultivés dans la région, renforçant ainsi le lien entre les agriculteurs et les consommateurs.

5

Au Jour de la Terre Canada, nous nous efforçons de mettre en lumière ces produits locaux à travers La virée bocal. En plus d’être bon pour notre santé, manger local est tout aussi bon pour la planète, en privilégiant les circuits courts. Découvrez différents outils (fiches légumes, recettes, vidéos…) qui vous permettront de mettre un pied ou deux dans le monde merveilleux de la conservation des aliments locaux.

En redécouvrant et en célébrant ces aliments locaux du siècle dernier ou du 17ème siècle, nous pouvons non seulement savourer des saveurs authentiques, mais aussi préserver un patrimoine précieux pour les générations futures.

La prochaine fois que vous croquez dans une pomme Russett ou dégustez un melon de Montréal, souvenez-vous que vous goûtez un morceau de l’histoire québécoise !

Bon appétit et bonne découverte !



Chargée de communication

Agathe Tréguesser

L’amour des grands espaces a poussé Agathe de l’autre côté de l’Atlantique, ici au Québec. Dotée d’une maîtrise en communication, elle est convaincue que l’éducation et la vulgarisation des informations sont des atouts majeurs à une prise de conscience généralisée pour s’engager pour notre planète. De nature curieuse et aventureuse, elle adore découvrir de nouveaux paysages au travers de randonnées et de voyages en sac à dos.

Voir tous les articles...

Sur le même thème :


Contactez-nous

Jour de la Terre Canada

5818, boulevard Saint-Laurent
Montréal (Québec) H2T 1T3 Canada

Téléphone : (514) 728-0116
Sans frais : 1 800 424-8758
Télécopieur : (514) 303-0248
Courriel: info@jourdelaterre.org