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Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se… partage!

27 juillet 2021 | Par Elise Karcher
À ne pas manquerRéductionTrucs et astuces

« Partage avec ta sœur! », la phrase qui a bercé mon enfance. De la mutualisation des jouets à la mise en commun du matériel d’arts plastiques, ma mère était en fait une experte de l’économie de partage sans le savoir! Aussi appelée « économie collaborative », cette tendance à la débrouillardise connait un nouveau succès et vient questionner l’idée que, pour utiliser un objet, il faille impérativement le posséder. Intimement liée au concept de fonctionnalité et de circularité, elle nous apprend une chose : il serait possible de (presque) tout avoir sans (presque) rien acheter!

Des projets ultralocaux aux plus gros réseaux, les ateliers collaboratifs et autres initiatives de partage ont le vent en poupe au Québec. On pense à La Remise à Montréal, La Patente à Québec ou BibliOutils à Gatineau qui te proposent d’avoir accès à tout ton matériel de bricolage sans brûler ton salaire. Au réseau Croque-Livres, qui parsèment nos quartiers de petits cocons de littératures et aux bibliothèques de semences qui bourgeonnent dans de nombreuses municipalités

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Mes coups de cœur :

Les Frigos Communautaires disséminés à travers la province dont tu peux retrouver la liste ici. Le concept est simple : sauver les mal-aimés de nos frigos (ou des commerces avoisinants) en renforçant l’autonomie alimentaire du coin en même temps!

Les Incroyables Comestibles qui font fleurir les projets de micro-jardins urbains communautaires nourriciers partagés (c’est long parce que c’est très très bon comme concept!). Le réseau est international et prend doucement racines ici!

Du kit de couture à la voiture, tout se partage… OuiShare Québec s’est d’ailleurs lancé l’immense défi de répertorier les projets de partage ici. La liste est loin d’être complète puisque la plupart de ces projets se déroulent en fait dans l’intimité de nos foyers ou au dernier souper d’été. Le partage est avant tout une affaire d’humains à humains dans laquelle toi aussi tu as probablement quelque chose à apporter.

RAMÈNE TON STOCK!

Au milieu du tas d’affaires qui déborde de nos placards, par quoi commencer pour réapprendre à partager?

1) Commence par dresser une liste des objets qui dorment dans les tiroirs ou sur les étagères depuis longtemps. Pense aussi à ceux que tu utilises « une fois de temps en temps ». Si tu vis au même endroit depuis plusieurs années, c’est une capsule temporelle garantie! Cet inventaire te donnera l’occasion de faire un grand ménage et de te débarrasser des vestiges de tes vies passées. Restent en compétition les objets que tu as utilisés au cours des deux dernières années.

2) Vient le moment d’analyser l’utilisation de que tu as de l’objet de manière réaliste! Demande-toi à quelle fréquence, à quelles occasions et avec qui. Garde en tête qu’il y a tout à parier que la perspective de partager ton appareil à gaufres, et donc de t’en priver ponctuellement, va certainement te donner une furieuse envie de l’utiliser. Ça ne t’empêche en rien d’en faire aussi profiter tes proches à intervalles réguliers!

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3) Constitue tes groupes de partage en fonction de ces habitudes. Après tout, c’est l’usage qu’on partage! Il s’agit de trouver les bonnes personnes pour anticiper les éventuelles complexités logistiques. Entre amis, mölkky, spikeball, hamac, slackline, Catane et autres Aventuriers du Rail se mutualisent naturellement. Entre voisins, on peut se constituer une caisse à outils ou investir dans une souffleuse à neige commune. Au travail, à l’école, entre parents, etc. : les combinaisons ne manquent pas et dépendent avant tout de ce que tu partages déjà sans le savoir avec tes différents cercles de connaissances.

4) Organise-toi pour suivre facilement les prêts en cours et planifier les suivants. Dans le quartier, on peut penser à un babillard, en ruelle ou en bordure de terrain, qui récapitulent les objets partagés et leurs propriétaires temporaires. Entre amis ou en famille, un groupe de discussion dédié avec tableau de suivi sont des go-to en bon français! Si les groupes ne sont pas proches géographiquement, on privilégie des objets dont on peut aisément programmer la garde-partagée en avance.

5) Le tort c’est de penser que l’on va pouvoir tout partager… avec tout le monde! Comme dans tout changement d’habitude, le piège c’est de vouloir tout faire parfaitement tout de suite… et de s’effondrer sous le poids de l’univers quelques jours plus tard! Commence donc par les objets que tu utilises le moins en privilégiant des petits groupes de partage avec des personnes de confiance. Tu peux échanger ‘en circuit fermé’ appareils à gaufre, à crêpes, à raclette, à fondue ou barbecue avec les voisins les plus proches. De même pour les équipements sportifs ou de plein air que tu peux mutualiser avec 2 ou 3 personnes seulement.

PARTAGE AUSSI TES SAVOIR-FAIRE!

À l’heure où l’information est à portée de clic, n’oublions pas qu’elle court aussi les rues! Plus que des gadgets insolites, on accumule avant tout des expertises diverses, acquises au fil d’expérimentations plus ou moins fructueuses, de recherches Google frénétiques et insomniaques ou de tentatives hasardeuses.

Ça m’a pris un ami en restauration pour découvrir les vertus prodigieuses du vinaigre blanc. Une ancienne collègue horticultrice pour commencer à arroser mes tomates le soir et en ôter les gourmands. Et une colocataire culinaire pour apprendre à préparer des meringues végétaliennes à base d’aquafaba, l’eau de cuisson des pois-chiches. Morale de l’histoire : tes astuces, bons plans et retours d’expérience sont au moins aussi précieux que les objets que tu pourrais partager.

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Je m’étais faite dire un jour « Part du principe que si tu es face à un problème, quelqu’un, quelque part l’a déjà surmonté. Il suffit de lui poser la question ». Un professeur d’université rajoutera des années plus tard : « À problème complexe, solutions complexes. Il n’y aura pas de réponse simple et unique à la crise environnementale ».

Alors depuis, moi je suis persuadée qu’on a tous une fraction de la solution entre les mains et que notre mission c’est de recoller les morceaux. Ça peut commencer par réapprendre à partager.



Conseillère GMR et Conférencière

Elise Karcher

Toujours prête à lancer un bon débat, Elise est convaincue que chacun.e a un rôle à jouer pour protéger l’environnement ! Curieuse, drôle et férue de recettes italiennes, elle rêve qu’un jour la mobilisation et l’engagement citoyen soient à la portée de tous. Les soirs et fins de semaine, vous la trouverez au milieu de sa jungle de 37 plantes tropicales, un livre dans une main et une tasse de café dans l’autre.

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