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C’est un fait : nous, Terriens du 21e siècle, aimons notre plastique. Que ce soit pour transporter notre carton de jus d’orange et nos pizzas surgelées de l’épicerie, pour faire les emplettes au centre d’achat ou encore pour siroter notre latté au café du coin, nous vivons en quasi symbiose avec ce « produit miracle » depuis plusieurs décennies. Et l’histoire d’amour ne semble pas près de s’achever ! Pour un matériel pourtant si résistant, si peu dispendieux et si léger, il est à se demander si les dénonciations faites à son sujet sont légitimes. Avec des mouvements citoyens anti-suremballage et hautement médiatisés tels que le « Plastic Attack » qui prennent de l’ampleur, il est bon de se questionner : « Le plastique, c’est tu si méchant que ça ? »
Du plastique… du plastique partout !
Après quelques recherches sur le sujet, on constate que les études présentement publiées sur la pollution plastique se situent loin du roman arlequin. Plus que jamais, nos océans, lacs, cours d’eau et même nos collectivités sont confrontées à une contamination de plus en plus invasive, alors que seulement 9% du plastique mondial est convenablement recyclé [1]. Une donnée surprenante (voire frustrante!), surtout pour les bons élèves tels que vous et moi qui faisons l’effort de trier nos précieuses matières au quotidien !
Depuis belle lurette, les fournisseurs d’emballages sont fiers de présenter l’emballage plastique comme un matériel peu dispendieux et non toxique, une panacée dans le secteur manufacturier. Et nous ne nous privons pas d’une telle aubaine, puisque c’est près de 300 000 de tonnes de plastique qui sont produites chaque année. Cette production monumentale est vouée à doubler d’ici 20 ans, et à quadrupler d’ici 2050 [2], pour atteindre les 12 milliards de tonnes de déchets plastiques générés, si la cadence se maintient ! Nous parlons ici d’une véritable Pangée de plastique qui nous guette (les géologues parmi nous auront compris cette référence).
Ces statistiques très peu réjouissantes seraient-elles un signe que notre mode de consommation contemporain, qui est appuyé sur une utilisation massive du plastique pour l’emballage, ne fonctionne simplement plus ?
Une question de bioaccumulation : du plastique, au poisson, à l’assiette…
De la géo, nous passons à la bio. Les amateurs de nature et de faune marine parmi nous avons tous un jour vu, sur notre « mur » Facebook ou dans un magazine, des photos affligeantes d’oiseaux, de mammifères et de poissons avec l’estomac jonché de fins morceaux de plastique. Malheureusement, ces clichés nous montrent que la pollution plastique n’est pas limitée aux stationnements des McDo : nos emballages, cannettes et contenants rejoignent en quantité massive nos océans. Troublant en effet, surtout lorsqu’on apprend que c’est l’équivalent d’un camion de vidange plein qui est déversé chaque minute dans l’eau [3].
Pour la santé de la faune, mais aussi la nôtre.
En effet, le plastique qui se retrouve dans nos océans, souvent pour cause de mauvaise gestion des matières résiduelles, de la non-implantation du recyclage ou encore des déchets générés par les plaisanciers des plages et des bateaux, se décompose avec le temps en microparticules ingérables par les êtres vivants. Ces particules provoquent un faux sentiment de satiété chez les êtres vivants qui l’ingèrent, et ces derniers finissent par se laisser mourir de faim en conséquence.
D’autres animaux accumulent dans leur organisme ces morceaux de plastique microscopiques, qui peuvent contenir des additifs toxiques, et contaminent à leur tour les animaux placés plus haut dans la chaine alimentaire. Ce phénomène, on l’appelle la bioaccumulation. De fil en aiguille, ces poissons rejoignent notre assiette, et nous consommons avec notre diner une pincée de ce plastique accumulé. Miam miam ! Blagues culinaires à part, qui sait ce que ce phénomène peut avoir comme conséquence sur notre santé à long terme ? Pour l’instant, les études sur le sujet tardent à nous en informer.
Maintenant que nous croulons sous le plastique, on fait quoi ?
Aujourd’hui, la seule solution proposée par nos parlementaristes est de concentrer les efforts sur le recyclage. Mais la réalité est que trop de plastique est produit, et les grandes entreprises qui sont responsables de la production des emballages doivent faire preuve de responsabilité pour éliminer la pollution qu’elles ont contribué à créer. Bref, de prendre en compte le cycle de vie de la matière et de diminuer à la source la quantité de plastique produite. La diminution à la source sera justement le thème de l’édition 2018-2019 du programme Carbure à l’efficacité présenté par le Jour de la Terre dans les écoles secondaires du Québec (inscrivez votre classe pour une conférence gratuite et pour participer au projet). Restez ainsi à l’affut de notre blogue pour découvrir les nombreux projets innovateurs présentés par les écoles participantes dans le but de réduire leur impact sur l’environnement.
En conclusion, je dirais qu’il est de notre responsabilité de nous renseigner sur l’enjeu de la pollution plastique, dont les répercussions vont au-delà de quelques détritus à la dérive sur l’océan. C’est en effet une problématique mondiale qui affecterait directement notre santé. Par des gestes tout simples tels que l’utilisation de sacs d’emplettes et/ou de contenants réutilisables, le rejet du suremballage et l’utilisation de matériaux recyclables ou compostables, nous pouvons faire une réelle différence. Par exemple, à l’occasion de l’édition 2018 du Tour CIBC Charles-Bruneau, le Jour de la Terre a aidé les organisateurs de l’événement à valoriser au maximum les matières résiduelles produites, à utiliser des produits recyclables ou compostables et en proposant un tri minutieux des déchets sur le site. Cet exemple en est un parmi des milliers, et nous avons tous la possibilité (voir l’obligation !) de faire notre part pour palier à ce problème.
Notre planète mérite mieux qu’une Pangée de détritus plastique.
Sources :
[1] La Presse, « Des milliards de tonnes de plastique submergent la planète »
[2] Le Figaro, « En 2050, les océans compteront plus de plastique que de poisson »
[3] Le Devoir, « La planète plastique »
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