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Pourquoi et comment diminuer sa pollution numérique au bureau ?

6 février 2020 | Par Sophie Turri
Efficacité énergétiqueTrucs et astuces

À l’approche de cette journée mondiale sans téléphone, je suis repartie en mode « rat de bibliothèque » pour comprendre ce que représentait la pollution numérique. Avant de regarder les autres, j’ai commencé par regarder autour de moi : un ordinateur de bureau, un téléphone portable professionnel et personnel, des applications ouvertes dans tous les sens, de nombreux courriels envoyés chaque jour, des vidéos visionnées en ligne… En tant que personne occidentale de la « génération y », qui plus est responsable des communications numériques, autant vous dire que mon bilan est loin d’être glorieux.

Quand on sait qu’en 2019, le numérique mondial représentait 4% des émissions de gaz à effet de serre et que ce chiffre ne cesse d’augmenter d’année en année, jusqu’à dépasser la pollution de l’ensemble du trafic automobile mondial en 2025, je me suis mise à la recherche de solutions pour lutter dans mon quotidien contre ce géant invisible qu’est la pollution numérique.

Le numérique, un champion masqué de la pollution

Pendant longtemps, la dématérialisation par le numérique a été utilisée pour lutter contre des problèmes environnementaux. Bye bye tonnes de papier, bye bye déforestation ? Malheureusement, on s’est vite rendu compte que ce n’était pas aussi simple. Même si c’est moins visible, la production et l’utilisation d’objets numériques consomment énormément d’énergie et nécessitent l’extraction de métaux rares venus de l’autre bout du monde, avec des procédés chimiques dont on se passerait bien dans la protection de l’environnement (pour faire court, mais rendez-vous à la fin de l’article pour des ressources sur le sujet !).

En 2019, le visionnement de vidéos en ligne a généré l’équivalent des émissions de CO2 de l’Espagne et 45 milliards de serveurs se trouvent aux quatre coins du monde… je ne sais pas pour vous, mais c’est le genre de chiffres qui me fait complètement capoter et me fait dire que c’est le moment de sortir de mes habitudes et de changer mes comportements.

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Changer sa consommation d’internet

Une recherche Google équivaut à 10g de C02. Voici quelques astuces pour réduire nos émissions :

  • Faire moins de recherches en tapant directement la bonne url dans son navigateur.
  • Pas le goût de retenir toutes les adresses par cœur ? Ajoutez les sites internet que vous consultez régulièrement dans votre barre de favoris ! Fini de taper 10 fois par jour, « Facebook » dans Google ! (Bon allez 15…).
  • Utiliser un moteur de recherche engagé. Faire des recherches, ok, mais autant en profiter pour que nos clics participent à des projets socio-environnementaux positifs ! Je pense par exemple à Ecosia, qui finance la reforestation et s’implique pour que ses infrastructures (serveurs et locaux) soient les plus vertes possible.
  • La solution ultime pour la sobriété numérique (lorsque c’est possible) : ouvrir des livres ou parler avec ses collègues pour chercher l’information dont on a besoin. Quitter un peu son écran et faire un tour de bureau, c’est bon pour la planète, et pour vous !

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Utiliser son cellulaire consciemment

Rappel particulièrement pertinent en cette journée mondiale sans téléphone portable : 90% de l’énergie utilisée par un smartphone l’est lors de sa fabrication (et celle-ci nécessite 60 matériaux différents). Vous pouvez tout de même agir pour diminuer sa consommation pendant l’utilisation :

  • Acheter en seconde-main et/ou reconditionné (comme pour le reste des équipements électroniques et électroménagers)
  • Se mettre en mode « économie d’énergie » pour recharger son téléphone moins souvent
  • Fermer ses applications lorsque l’on ne les utilise pas. L’astuce écolo mais aussi pratique pour que votre batterie tienne plus longtemps
  • Utiliser un même téléphone pour le professionnel et le personnel, lorsque c’est possible. Et qui sait, la négociation avec l’entreprise serait peut-être la bonne occasion pour lui parler de pollution numérique de manière plus globale ?

 

La solution la plus efficace pour faire face à ce problème, c’est tout d’abord la sobriété numérique : diminuer sa consommation, acheter moins/mieux (entendre ici, durable et éthique).

 

Moins de courriels, plus de réel

À ce stade, vous vous doutez certainement que je m’en viens avec un chiffre phare et vous avez bien raison. Saviez-vous que l’envoi de 20 courriels par jour pendant 1 an équivaut à parcourir 1000 kilomètres en voiture ? Ça me chiffonne un peu, d’autant plus quand je fais des efforts pour diminuer mon utilisation de l’avion, de la voiture pour favoriser le vélo ou la marche à pied. Comment faire en sorte de diminuer l’empreinte carbone de ses courriels ?

  • Ne pas envoyer de pièces jointes trop volumineuses : le faire lorsque c’est vraiment nécessaire par des sites tels que Wetransfer qui compresse les documents, ou utiliser une clé USB lorsque c’est pour un collègue !
  • Faire le tri dans ses courriels. Un bon gros ménage une bonne fois de temps à temps, ça aide aussi à faire du tri dans sa tête et ça permet de vider nos données sur des data centers énergivores. De manière générale, la consommation et le stockage des données pèsent lourd. Netflix consomme par exemple 15% de la bande passante mondiale et ne fonctionne pas aux énergies renouvelables. J’ai clairement changé mes habitudes en découvrant ce phénomène !
  • Ne pas automatiquement « répondre à tous » dans des envois groupés. Envoyer un courriel à 10 personnes, cela revient à envoyer 10 courriels. Alors pour un simple « ok », c’est peut-être un peu dommage !
  • Avoir une signature écoresponsable, c’est-à-dire qui ne comporte pas d’image ou d’animation qui pèse lourd à l’envoi.
  • Ne pas mettre son ordinateur sur veille (notamment toute la nuit en quittant le bureau, parce que « y a plein d’onglets d’ouverts ». Tu les rouvriras demain avec ton historique par exemple !).

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Suite à ce petit aperçu, vous pouvez constater qu’il existe déjà beaucoup de solutions pour diminuer la pollution numérique à l’échelle individuelle, cet article n’est qu’une introduction ! J’espère que cela vous donnera le goût de réfléchir davantage à des comportements « réflexes » au quotidien, qui ne sont pas si anodins que ça en termes d’impact environnemental. Si vous deviez retenir un seul mot (enfin, deux) ce serait : sobriété numérique !

The Shift project, un think tank oeuvrant en faveur de la décarbonation de l’économie, résume en 3 points notre responsabilité vis-à-vis de cette pollution :

  • Acheter les équipements les moins puissants (mais attention, pas les moins qualitatifs, il faut qu’il fonctionne sur la durée !)
  • Les changer le moins souvent possible
  • Réduire les usages énergivores superflus (en espérant que cet article n’en fait pas partie !)

 

Alors, bonne journée internationale sans téléphone et bonne sobriété numérique !

Ressources

L’écologie numérique : infographie, chiffres-clés et conseils pour une dématérialisation plus verte par Archimag
Pour une sobriété numérique par le Shift Project
Métaux rares: le côté sombre de la transition énergétique par La Presse
Les éco-gestes informatiques au quotidien par l’ADEME



Stratège numérique

Sophie Turri

Convaincue de l’importance de la mobilisation citoyenne et de la sensibilisation, Sophie est très engagée dans les actions locales de sa ville. Le reste du temps, vous la trouverez en train de débattre, ou le nez dans un livre (pour préparer ses prochains arguments !). Montréalaise de cœur, elle aime déambuler dans les rues et dénicher de nouveaux restaurants ou cafés cozy.

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