Si l’Halloween est l’une des fêtes les plus appréciées, à la fois des tout-petits comme des plus grands, il s’agit aussi de l’une des célébrations les plus polluantes. C’est ce qui lui vaut aujourd’hui ce sombre qualificatif de fête de l’usage unique. La quantité de déchets produits à l’occasion d’Halloween peut en effet avoir des conséquences assez effrayantes pour l’environnement. L’omniprésence du plastique, que ce soit dans les emballages de bonbons, les décorations extérieures – qui peuvent parfois même blesser ou intoxiquer certains animaux – de même que dans les costumes bon marché a de quoi faire frémir, surtout qu’il s’agit très souvent de plastique à usage unique. Il y a aussi le gaspillage alimentaire, notamment le sort réservé à nos fameuses citrouilles qui se retrouvent bien souvent qu’autrement jetées à la poubelle après l’Halloween. Si ça se mange, ça se composte! Et elles sont pourtant si succulentes. Selon les propos de Karel Ménard, directeur général du Front commun québécois pour une gestion écologique des déchets, il s’agirait même de l’aliment cultivé le plus gaspillé.

Si tout cela vous donne la chair de poule eh bien abracadabra! il existe aujourd’hui de plus en plus d’alternatives, de trucs et d’astuces qui permettent de perpétuer cette nuit d’épouvante dans le respect de l’environnement. Faites de l’Halloween une occasion de sensibiliser vos enfants ou votre voisinage à des pratiques plus respectueuses de l’environnement.

Les bonbons et leurs emballages

On les retrouve déjà sur les étagères des grandes surfaces dès le début du mois de septembre. Si vous faites ce choix, éviter de suremballer ces friandises dans de nouveaux sacs individuels. Cela limitera votre empreinte environnementale.

Comme les emballages à usage unique ne sont pas recyclables, il existe depuis peu une alternative pour éviter que ceux-ci se retrouvent dans les sites d’enfouissement. Il s’agit d’un projet-pilote de revalorisation de la matière initié par Multicycle, en collaboration avec certains arrondissements et municipalités. La marche à suivre est simple : il vous suffit d’aller déposer les emballages dans un lieu de collecte et Multicycle procédera à la revalorisation de ceux-ci.

Si vous ne pouvez pas privilégier le vrac, à noter que les bonbons emballés dans de petites boites de carton comme les Smarties sont des choix plus écologiques que ceux emballés dans des emballages de plastique. En ce qui a trait aux bonbons qui n’ont pas été mangés, vous pouvez les jeter dans les bacs bruns de résidus alimentaires.

Les décorations : la nature, votre plus grande source d’inspiration!

Inspirez-vous de la nature morte et privilégiez une approche DIY! Utilisez des branches d’arbre tombées par terre, des feuilles mortes, des cailloux, etc. Quelques brindilles vous suffiront pour reproduire des totems de bois effrayants du film Projet Blair alors que de simples ballots de paille ou des tiges de maïs séchées vous permettront de recréer l’univers terrifiant de Children of the Corn et ainsi faire peur aux plus grands. Privilégiez les décorations faites de matériaux recyclés ou de papier au plastique.

En ce qui concerne l’éclairage de vos citrouilles, les ampoules DEL, les bougies à la cire d’abeille ou au soja sont des choix plus verts que les chandelles traditionnelles au pétrole, lesquelles sont plus polluantes.

Éviter aussi de poser de fausses toiles d’araignées à l’extérieur. Cela pourrait blesser les oiseaux ou les écureuils qui s’y retrouvent parfois piégés. Nous vous suggérons de poser ce type de décoration à l’intérieur seulement.

Finalement, agrémentez votre décor d’une ambiance musicale angoissante. La musique de films d’horreur est une excellente source d’inspiration (Halloween, L’exorciste, Suspiria, Twin Peaks, Héréditaire, ÇA, The Walking Dead, etc.). Pour une touche d’originalité : concoctez votre propre liste de musiques originales plus contemporaines en vous inspirant de différents genres comme la Witchhouse. C’est zéro déchet!

Se costumer de manière écoresponsable

Plusieurs options s’offrent à vous, comme de privilégier la seconde main et le bricolage. Vous pouvez organiser un échange de costumes ou d’accessoires entre voisins, ami.es, ou familles. Les friperies regorgent également de petites trouvailles qui peuvent être facilement intégrées à un costume et ajouter une touche d’originalité.

Vos enfants pourront également développer leur créativité en bricolant leur propre costume. Si le classique masque de gardien de but et la salopette est toujours de mise, osez la combinaison couronne de fleurs séchées et vieux drap blanc pour évoquer l’univers inquiétant de Midsommar.

Si vous disposez de moins de temps, la location de costumes peut s’avérer une alternative intéressante.

Le lendemain de l’Halloween

Que ce soit des éléments de votre décor, de votre costume ou les résultats de la cueillette de bonbons, assurez-vous de bien identifier ce qui va dans le bac de recyclage et au compost. Contrer le gaspillage alimentaire en donnant à votre citrouille une nouvelle vie. Certaines organisations les récupèrent afin de nourrir les animaux de refuge ou de fermes locales. L’idée est d’éviter qu’elle ne se retrouve dans un site d’enfouissement ou le résultat de sa décomposition produira une somme importante de méthane, un gaz à effet de serre qui réchauffe l’atmosphère beaucoup plus rapidement que le dioxyde de carbone (Gibbens, 2022).

(À lire : Les citrouilles polluent : voici comment les recycler)

Plusieurs outils sont également disponibles en ligne dont Qu’est-ce qui va dans le bac? de Recyc-Québec. Faites ensuite le tri entre ce que vous souhaitez conserver pour l’année prochaine versus et que vous souhaitez donner. Faites également un bilan de vos déchets pour ainsi améliorer votre empreinte d’année en année.

Finalement, bonne dégustation de potage à la citrouille !

Directrice des ressources humaines

Éliane Bujold

Diplomée en psychologie, en action communautaire et en relations industrielles, Éliane est passionnée par le monde du travail et l’ensemble de ses ramifications. Après un passage en recherche, elle a décidé d’orienter sa pratique en GRH, un domaine qui vient à la fois combler sa curiosité pour les gens et leurs parcours, son intérêt pour l’évolution du droit du travail, et l’application des principes de développement durable aux RH. Travailler chez Jour de la Terre Canada lui permet d’en apprendre davantage sur les enjeux environnementaux et de faire évoluer sa pratique afin d’avoir des impacts positifs. Éliane aime passer du temps de qualité avec son vieux basset hound, profiter de Montréal, une ville qu’elle adore « surtout l’été ! » et découvrir de la nouvelle musique pour accompagner ses sorties de course à pied.

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