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Tout comme vous, je tiens à protéger l’environnement et j’essaie d’adapter chacun de mes comportements pour y arriver. Malheureusement, il m’arrive de m’écarter un peu du droit chemin quand il s’agit de ma garde-robe! Hé oui, j’achète parfois un vêtement sans me questionner sur son impact, surtout lorsqu’il porte la mention « écoresponsable ».
Selon une étude menée en 2020, la valeur globale du marché de la mode éthique aurait dépassé 6 milliards $ en 2019, et on s’attend à ce qu’elle atteigne 8 milliards $ d’ici 2023! Pas étonnant que les grandes marques aient sauté sur l’occasion en s’appropriant des termes comme « écoresponsable » et « durable ». Évidemment, les personnes pleines de bonne volonté, comme vous et moi, sont aux anges en voyant ces mots! Magasiner vert n’aura jamais été si facile, non? Après quelques recherches, j’ai réalisé que ce n’est pas si vrai. L’écoblanchiment (de l’anglais greenwashing) est une technique marketing (très) douteuse où on fait croire qu’un produit est écoresponsable, alors qu’il ne l’est pas. Cette tactique s’invite partout, dans tous les domaines et plus particulièrement dans l’industrie de la mode.
Mais si cette stratégie sans scrupule complexifie un peu le magasinage de vêtements écoresponsables, la tâche n’en est pas impossible pour autant! En gardant l’œil ouvert et grâce aux quatre astuces que je m’apprête à vous dévoiler, vous pourrez remplir votre garde-robe la conscience tranquille! Il y a tellement d’informations contradictoires qu’il peut être difficile de s’y retrouver, je vais donc vous partager ce que j’ai appris et vous éviter de tomber dans les mêmes pièges que moi. (Avertissement : cet article ne traitera pas de mode de seconde main, même s’il s’agit d’un des meilleurs moyens de s’habiller de façon écoresponsable.)
Faites attention aux matériaux
La première – et plus facile – chose à faire en magasinant est de bien lire l’étiquette. De quels tissus est composée cette pièce?
On pense souvent à la fin de vie utile d’un tissu et à la manière dont on peut en disposer (compost, recyclage?), mais son origine est toute aussi importante à considérer. En effet, la culture de la matière première et les produits chimiques utilisés dans sa transformation peuvent avoir de grandes répercussions sur l’environnement. Par exemple, bon nombre d’entre nous croient que le bambou est une matière durable, mais c’est faux! La culture du bambou est extrêmement nuisible, et la transformation de la fibre en étoffe nécessite une abondance de produits chimiques.
Chaque textile possède son lot d’avantages et d’inconvénients (le coton en est un bon exemple), il peut donc être difficile d’en recommander un plutôt qu’un autre. Pour prendre une décision éclairée, je vous suggère de commencer par vous renseigner sur vos options et leur niveau de durabilité.
Renseignez-vous sur la marque
Vous vous en doutez peut-être, la matière utilisée n’est pas le seul critère qui influence la durabilité de votre article. Est-ce que la compagnie semble faire des efforts pour adopter des pratiques durables? Avez-vous fouillé un peu sur la marque, est-elle liée à des controverses? Pendant que vous y êtes, prenez le temps de lire ses initiatives en matière de responsabilité sociale et assurez-vous qu’elle offre des conditions de travail équitables. Essayez d’encourager autant que possible le commerce local et responsable (Fabriqué au Canada : on aime!) ou des marques de vêtements revalorisés, qui créent du neuf avec du vieux.
Pour faciliter vos choix, des sites comme Moral score répertorient les marques de vêtements écoresponsables, en analysant leurs pratiques selon différents critères.
Un autre bel outil offert par l’ONG StandEarth classe les marques de mode qui contribuent activement à la destruction de la forêt amazonienne. Voyez par vous-même!
Apprivoisez la mode lente
Mouvement sœur de la mode durable, la mode lente (slow fashion) en partage les valeurs phares. Et, vous l’aurez deviné, elle est complètement aux antipodes de la mode rapide (fast fashion). La mode rapide mise sur des habitudes de consommation bien ancrées : de la production à l’achat, les mots-clés sont « rapidité » et « quantité ». Les tendances changent chaque saison, pour nous inciter à racheter plus, rapidement. À l’inverse, la mode lente se définit par des designs de qualité, indémodables, produits de manière éthique et durable, et vise à réduire l’impact environnemental des étapes de production et de consommation.
Génial, non? Mais alors, pourquoi est-ce que la mode rapide est encore si populaire? Tout simplement parce que nous sommes habitués au roulement des collections et aux styles variés qui s’enchaînent, constamment. Du côté de la mode lente, des nouveautés sont lancées au MAXIMUM deux ou trois fois par année. Il est encore plus courant de ne lancer qu’une seule collection par année, ou bien de fabriquer les morceaux sur commande seulement.
De là toute l’importance de savoir ralentir un peu. Nous sommes si habitué·e·s à la reconnaissance instantanée, à vouloir être à la fine pointe de la mode. Mais pour adhérer à la mode lente, il faut aussi changer sa manière de penser. En achetant moins souvent, vous prendrez le temps de bien choisir vos morceaux et soigner votre style (si c’est un critère pour vous!). Comme vous dépenserez moins, vous pourrez aussi vous permettre un plus grand budget par article! C’est souvent de cette manière que vous découvrirez des merveilles de petites entreprises avec de meilleures pratiques et valeurs. Leurs prix seront généralement plus élevés que la moyenne, mais rappelez-vous, vous aurez économisé en achetant moins! Pour pratiquer la mode lente, il faut oublier tout ce que l’industrie nous a enseigné : la nouveauté, les tendances ou couleurs saisonnières, les habits qui ne servent qu’aux occasions spéciales, etc.
Une étude récente a démontré qu’en limitant leur garde-robe à 35 morceaux de vêtements et accessoires, les participantes avaient diminué leur niveau de stress et aimaient plus leur style vestimentaire. Ce phénomène qu’on nomme « garde-robe capsule » enlève la charge mentale reliée au choix d’habillement et offre un espace de réflexion sur nos habitudes de consommation.
Pas convaincu·e? Pourquoi ne pas l’essayer : pendant un mois, limitez-vous à 35 articles, cachez tout le reste, et voyez comment vous vous sentez! Avez-vous eu du mal à choisir? Avez-vous pensé à vos vêtements interdits pendant votre mois?
N’oubliez pas les accessoires!
Ça va de soi, les pratiques éthiques et écoresponsables s’appliquent aussi aux bijoux et autres accessoires! Même s’ils ne sont pas des vêtements à proprement parler, il serait aberrant de gâcher un habit parfaitement vert, local et éthique, en enfilant une paire de souliers fabriquée par de la main-d’œuvre sous-payée. Encore une fois, informez-vous sur les pratiques de la compagnie et les matériaux utilisés!
Entamer une démarche de durabilité entraîne inévitablement un changement d’habitudes. Pour prendre soin de la planète, il faut prendre en compte différentes sphères de nos vies, et la garde-robe en fait partie! Heureusement, plusieurs ressources se trouvent sous nos yeux pour nous aider à nous informer sur les tissus ou sur les pratiques d’une marque, ou encore pour comparer plusieurs options. Le plus dur sera toujours d’apprendre à ralentir.
[Vous voulez encore plus de trucs? Kim, ma collègue du Jour de la Terre, a écrit cet article incroyable qui explique pourquoi l’industrie de la mode est parmi les plus polluantes. Vous y trouverez plusieurs autres conseils et de l’information sur le magasinage rétro et les échanges de vêtements!]
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