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Consigne au Québec : ce qui a changé en 2025 (et les défis rencontrés!)

26 août 2025 | Par Jour de la Terre Canada
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Le Québec poursuit sa transition vers une économie circulaire et écoresponsable, et ça bouge du côté de la consigne! Après une première phase lancée en 2023, la réforme a franchi un cap majeur depuis mars 2025. Résultat : beaucoup plus de contenants sont maintenant consignés et le réseau de retour est complètement restructuré.

Bonne nouvelle : cette réforme de la consigne apporte des avantages environnementaux considérables. Mais son déploiement amène son lot d’ajustements. On vous explique tout ça!

Petit rappel : la consigne, comment ça fonctionne déjà?

La consigne, au Québec, c’est une vieille habitude pour beaucoup d’entre nous. Quand on achète une boisson dans un contenant consigné, un petit montant (10 ¢ ou 25 ¢) s’ajoute à notre facture. Une fois le contenant vide, on le retourne et hop, on nous rembourse.

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Jusqu’à tout récemment, le système ne concernait surtout que les canettes, les bouteilles de bière et quelques boissons gazeuses. Mais avec l’arrivée de toutes sortes de boissons sur le marché (eaux, jus, laits, boissons énergétiques, etc.), le modèle avait besoin d’une mise à jour.

C’est pourquoi le gouvernement du Québec a lancé une modernisation en trois phases. Et depuis le 1er mars 2025, on est en plein cœur de la phase 2!

Les grandes nouveautés de 2025

1/ Tous les contenants de plastique (100 ml à 2 L) sont consignés!

C’est LE gros changement : dorénavant, tous les contenants de boisson en plastique de 100 ml à 2 litres sont consignés à 10 ¢. On parle ici des bouteilles d’eau, jus, laits, boissons énergétiques… Ce seul ajout représente environ 1,2 milliard de contenants récupérables supplémentaires par an. Le total annuel grimpe donc à environ 5 milliards de contenants consignés au Québec.

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Consignaction a préparé un aide-mémoire pour s’y retrouver, dans ce qui est accepté ou non. À retrouver ici.

2/ Le réseau de retour est complètement repensé

Pour éviter les files d’attente, qui n’en finissent plus à l’épicerie, de nouveaux points de retour spécialisés voient le jour :

• Consignaction : des centres de retour automatisés.
• Consignaction+ : des points de dépôt avec tri avancé.
• Zones Consignaction : des espaces intégrés chez certains détaillants.

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Crédit photo : Consignaction

3/ La mise en place de la responsabilité élargie des producteurs (REP)

Autre tournant majeur : ce sont désormais les entreprises qui vendent les boissons qui doivent gérer tout le cycle des contenants — collecte, transport, tri, recyclage — et financer le système. On appelle ça la responsabilité élargie des producteurs (REP).

Concrètement, les producteurs doivent atteindre des cibles de récupération précises et répondre à des obligations de performance fixées par la loi.

4/ Et après? Une phase 3 en 2027

La réforme ne s’arrête pas là : en 2027, la troisième phase inclura les contenants en verre, en carton multicouche, ainsi que le vin et les spiritueux. L’objectif? Qu’à terme, presque tous les contenants de boissons vendus au Québec soient consignés.

Les bienfaits attendus avec cette modernisation de la consigne

• Pour l’environnement
Objectif : 90 % de récupération d’ici 2032! Un chiffre bien plus élevé que celui du bac bleu, souvent autour de 50-60 %. En prime, les contenants consignés sont plus propres et faciles à recycler localement.

• Pour l’économie circulaire
Le verre peut être lavé et réutilisé. L’aluminium et le plastique PET, eux, repartent pour un nouveau cycle de vie. Le système crée aussi de l’emploi dans la collecte, la logistique et l’entretien des machines.

• Pour nous, les citoyen·nes
Rapporter ses contenants devient un geste concret, simple et valorisant. On contribue directement à réduire nos déchets, un contenant à la fois.

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Les défis (eh oui, il y en a!)

• Retards d’ouverture
Au lancement, en mars, moins du quart des centres de retour prévus étaient réellement en service. Ce manque d’accessibilité a provoqué des frustrations chez de nombreuses personnes.

• Problèmes techniques
Les machines de retour automatisées apprennent encore à faire leur job! Contenants refusés sans raison, pannes fréquentes, files d’attente… Certains types (comme les bouteilles plus épaisses ou les laits aromatisés) posent encore des problèmes de reconnaissance.

• Accessibilité inégale aux machines de retour
En région ou sans voiture, il est parfois difficile de se rendre à un point de dépôt. Et comme certains détaillants ne reprennent plus les contenants, ça peut compliquer la vie de certain·e·s d’entre nous.

• Des défis pour les commerçants
Certains commerces doivent encore s’adapter aux nouvelles obligations de la consigne : manque d’espace pour entreposer les contenants, affichage à mettre en place, organisation logistique… Bref, tout n’est pas encore 100 % au point.

Un exemple qui illustre comment un accompagnement peut faciliter cette transition : le Jour de la Terre Canada collabore avec les marchés d’alimentation IGA, à travers le programme Fonds Éco IGA depuis 2013. Nous les aidons à mieux gérer les matières résiduelles et depuis la récupération des nouveaux contenants consignés, nous avons observé des solutions créatives sur le terrain chez plusieurs IGA! Dû au manque d’espace, certains doivent revoir la logistique d’entreposage de leurs matières résiduelles afin de poursuivre la valorisation de ces derniers, tout en récupérant les nouveaux contenants.

Cet accompagnement concret et les solutions mises en place permettent non seulement aux IGA de poursuivre leurs objectifs de valorisation des matières résiduelles, mais aussi de faciliter la participation des citoyen·nes, pour que chacun puisse rapporter ses bouteilles et canettes en toute simplicité.

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En résumé

La réforme de la consigne est une étape essentielle pour mieux gérer nos contenants de boisson. Elle apporte un vent de fraîcheur à un système qui avait grand besoin de se moderniser. Son implantation en 2025 nous rappelle toutefois qu’un changement d’une telle ampleur demande du temps, des ajustements et beaucoup de collaboration.

Pour que le projet atteigne pleinement ses objectifs, le gouvernement et les producteurs devront continuer à adapter le système selon les réalités du terrain : améliorer l’accessibilité, assurer la fiabilité des infrastructures, mieux informer les citoyen·nes et soutenir les petits détaillants.

On peut donc s’attendre à quelques ratés en chemin… mais aussi à un Québec beaucoup plus efficace dans sa façon de récupérer et de valoriser ses contenants. Et ça, c’est une excellente nouvelle pour l’environnement.


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