Si tout comme moi, la lutte au gaspillage alimentaire vous est chère, il vous arrive peut-être d’avoir envie d’informer vos proches et de leur donner des trucs lorsque vous êtes témoins de leur gaspillage. Cependant, il faut se rappeler que la ligne peut être mince entre être l’amie passionnée qui a plus d’un tour dans son sac et… la fatigante du groupe qui ne manque pas une occasion pour donner des conseils non sollicités!

À l’approche du 22 avril, soit le jour de la Terre, voyons comment éveiller les consciences sur le gaspillage alimentaire en douceur, et surtout, sans casser les oreilles de nos ami·e·s!

Éviter le ton moralisateur

Je me rappellerai toujours cette fameuse phrase que ma grand-mère ne manquait pas de me répéter et qui allait comme suit :

« Termine ton assiette, il y a des enfants qui ne mangent pas à leur faim dans le monde ! » .

Son intention était certes bonne, mais bien loin de me sensibiliser concrètement à l’importance d’éviter le gaspillage alimentaire (ni de soudainement me redonner de l’appétit d’ailleurs). Cette phrase me laissait toujours avec un sentiment de culpabilité et d’impuissance… Car, dans mon cerveau d’enfant, croyez-le ou non, le lien entre le restant de brocoli dans mon assiette et la famine en Afrique était aussi flou qu’inquiétant.

C’est le genre de commentaire contreproductif qu’on essaie d’éviter lorsqu’on discute de gaspillage alimentaire. Ainsi, il est fort probable que votre amie Bianca n’ait pas envie de recevoir un sermon sur la gestion de son frigo, même si une tornade semble y être passée tellement c’est sens dessus dessous. De la même façon, votre collègue Martin, qui contemple son café couler à 8h02 lundi matin, n’a peut-être pas envie de commencer sa semaine en entendant vos dernières statistiques sur l’ampleur du gaspillage alimentaire. D’où l’importance de choisir son moment… et son auditoire !

Prêcher par l’exemple

Rappelez-vous, souvent la meilleure façon de sensibiliser est de montrer l’exemple en s’inspirant de notre réalité et de nos bons réflexes, plutôt que de dire aux autres comment changer leurs habitudes.

Ainsi, il y a fort à parier que vos collègues vous demanderont avec grand intérêt de leur partager la recette de vos délicieux muffins touski que vous avez gentiment amenés au bureau pour partager. Qui sait, peut-être se tailleront-ils une place sur leur liste de recettes favorites ?

De plus, lorsque vous discuterez de vos dernières découvertes avec vos ami·e·s, ce sera le moment idéal pour aborder le documentaire sur le gaspillage alimentaire qui vous en a tant appris, ou encore, la dernière conférence À Vos Frigos à laquelle vous avez assisté !

Et bien sûr, il est toujours gagnant d’adapter son discours selon la personne à qui l’on s’adresse. Votre amie militante pour l’environnement sera certainement très curieuse d’en apprendre plus sur les impacts environnementaux moins connus du gaspillage alimentaire, alors que c’est plutôt l’aspect économique qui touchera votre oncle qui ventile sur le prix du panier d’épicerie depuis le début du souper de famille. À vous d’être à l’affût et de continuer de partager avec passion et sourire vos derniers trucs antigaspi préférés.

Bref, on garde en tête que personne n’aime se faire dire quoi faire, surtout pas par Monsieur ou Madame parfaite ! Donc, n’hésitez pas à parler de vos propres difficultés en lien avec la réduction du gaspillage alimentaire et à demander conseil aux autres pour ouvrir la discussion.

Finalement, on se rappelle que dans cette lutte au gaspillage alimentaire, nous sommes tous dans le même bateau et l’objectif est de ramer dans le même sens, non pas au même rythme.

Rejoignez la communauté anti-gaspi (déjà plus de 4 800 membres, youhou) pour échanger avec d’autres personnes qui s’intéressent à la réduction du gaspillage alimentaire et partagez vos meilleures recettes et astuces sur le groupe!

Experte de la lutte contre le gaspillage alimentaire

Stéphanie Tremblay

Amoureuse de la nature, Stéphanie combine ses intérêts pour l’environnement et l’alimentation dans le but de sensibiliser son entourage à l’importance de leurs choix alimentaires. Sa formation professionnelle en environnement et ses expériences en éducation environnementale font d’elle une conférencière aux connaissances aiguisées, qui transmet sa passion avec enthousiasme et positivisme. Dans ses temps libres, on peut la trouver dans son jardin ou bien en forêt, en pleine cueillette de plantes sauvages comestibles.

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