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Avez-vous vu ces petites fleurs jaunes sortir des trottoirs, des friches et des champs dans les dernières semaines? Après le blanc manteau d’hiver, ces pissenlits ramènent un peu de couleur dans nos vi(ll)es et sonnent l’arrivée du printemps!
Historiquement utilisée à des fins médicinales pour ses propriétés diurétiques et importée par les colonies européennes, cette plante était jusqu’à récemment considérée comme une mauvaise herbe invasive. En témoignent les dizaines d’articles et produits saisonniers visant à s’en débarrasser (que pour des raisons évidentes, je ne vous partagerai pas).
Le pissenlit est pourtant une source annuelle d’étonnement et d’admiration pour nous et une ressource essentielle pour de nombreux autres! Si bien qu’aujourd’hui, on apprend à redécouvrir une plante étonnante, 100 % comestible et utile pour aider au maintien de la biodiversité.
Protégeons le pissenlit partout au pays!
Et oui, le pissenlit est précieux pour tout un écosystème : celui des pollinisateurs épuisés à la sortie de l’hiver. Sur les 20 000 espèces d’abeilles dans le monde, 800 vivent au Canada, en plus des papillons, guêpes, mouches et chauves-souris, qui profitent toutes et tous de cette nourriture printanière. C’est cette biodiversité que nous pouvons protéger!
Petite aparté: cela fait quelques années que la plupart des grandes villes se sont dotées de ruches sur les toits dans un effort de protection de la biodiversité… mais elles oublient que ces abeilles sont « domestiques » et contribuent à la raréfaction de la nourriture pour les espèces indigènes ou sauvages. Installer des ruches c’est bien, mais il faut penser à ajouter de quoi nourrir toutes ces abeilles, sans quoi l’effort est contreproductif.
Aujourd’hui, les insectes pollinisateurs subissent les impacts des pesticides et herbicides utilisés pour le jardinage et l’agriculture (dont les tristement célèbres néonicotinoïdes). Une preuve : le fameux « effet pare-brise », qui démontre une nette diminution des insectes écrasées sur les vitres des autos. Entre 40 et 75 % des populations et des espèces seraient déjà menacées.
Certain·e·s se réjouiraient d’entendre ces chiffres, mais la réalité est bien que les insectes constituent la base de la chaîne alimentaire. Ce sont même ce que l’on appelle des « sentinelles écologiques » : leur santé est à la fois un facteur et un indicateur de la santé des écosystèmes qu’ils habitent. Leur disparition entraine l’ensemble des espèces qui s’en nourrissent directement (comme les chauves-souris) ou indirectement, par la consommation des fruits et légumes issus de la pollinisation des plantes.
Il est donc temps d’agir pour protéger toute la merveilleuse biodiversité qui nous entoure et ne pas tondre le pissenlit pourrait être un bon début!
Relevez le défi!
Les premiers à lancer un appel au ralliement derrière le pissenlit, c’est PlantLife, une organisation britannique qui a lancé l’initiative « No Mow May » (Mai sans tondeuse) en 2019. Depuis, d’innombrables organisations partout sur la planète invitent le grand-public, les entreprises et les gouvernements à protéger cette source de nourriture vitale pour les pollinisateurs.
Au Québec, une initiative nommée Défi Pissenlit a été lancée par Miel&Co en 2021. L’objectif est le même : protéger les fleurs du printemps au temps où les insectes en ont le plus besoin.
Cela dit, si ça vous brise le cœur de voir une pelouse vivante, il y a d’autres solutions à mener en solo ou en famille ! Vous pouvez essayer le compagnonnage au potager, de semer des plantes mellifères (qui produisent du nectar) dans un coin du jardin ou sur le balcon, ou encore de construire un hôtel à insectes! En plus de fournir un habitat et de la nourriture à vos nouveaux amis, vous pourrez admirer leurs va-et-vient tout au long de l’été : de quoi ravir les plus et moins jeunes!
Et si l’action individuelle vous parait trop légère, pourquoi ne pas inciter votre ville ou votre entreprise à s’engager pour la protection de la santé des pollinisateurs? Il suffit parfois de quelques explications pour stimuler l’action (comme je tente de le faire en écrivant ces lignes), alors lancez-vous!
Les villes s’impliquent… et vous pouvez les aider
Puisqu’elles détiennent et entretiennent de nombreux espaces verts, les villes peuvent devenir de grandes alliées de la biodiversité (et de notre mieux-vivre!) en modifiant leurs pratiques!
Parmi les villes qui ont décidé de se lancer dans le défi Pissenlit au Canada, on trouve Montréal, Kingston, Portneuf, Fredericton, Dieppe, Laval, Nominingue, et des dizaines d’autres! Certaines incitent aussi leurs citoyen.ne.s à faire de même sur les terrains privés. En plus d’économiser les coûts liés à la tonte, cela redonne un peu de couleurs dans nos rues tristement grises!
Et le pouvoir des villes ne s’arrête pas là : elles peuvent aussi règlementer, ou plutôt dérèglementer! Et oui, la plupart des municipalités d’Amérique du Nord ont encore des règlements qui obligent la tonte régulière des pelouses, voire interdisent la présence de jardins fleuris ou potagers en façade des résidences. C’est ainsi que de plus en plus de personnes remettent en question l’omniprésence de la pelouse (jugée trop parfaite) et cherchent des alternatives en nous invitant à repenser son jardin.
D’autres vont plus loin encore en invitant les citoyen.ne.s à se réapproprier l’espace public. La méthode : enlever le bitume des trottoirs pour le remplacer par des plates-bandes entretenues par la communauté!
Alors, suis-je le seul à rêver d’une ville-jardin?
Pour aller plus loin :
Partagez le défi Pissenlit à votre municipalité! (French only)
Partagez le défi « Mai sans tondeuse » à votre ville!
Repensez votre jardin!
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