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Dans les coulisses du Défi Zéro déchet – Commerces

21 mars 2023 | Par Emma Sarazin
À ne pas manquerGestion des matières résiduelles

Crédits photo : Arrondissement de Rosemont-La Petite-Patrie / Charles Olivier Bourque

Comme vous l’avez peut-être suivi, le Jour de la Terre Canada accompagne pour la 3e année consécutive les commerces de Rosemont-La Petite Patrie dans le cadre du Défi Zéro déchet – Commerces. Lancé en 2020 par l’arrondissement, cet accompagnement va de pair avec l’implantation (plutôt pionnière à Montréal) de la collecte par secteur des matières organiques pour les industries, commerces et institutions (ICI). De nombreux commerces ont répondu à l’appel pour réduire leur empreinte écologique dans le cadre du Défi. Ce que vous ne savez peut-être pas, c’est que pour plusieurs d’entre eux, une grosse partie des efforts se fait dans les coulisses… et les mains dans les poubelles!

Pour réduire la quantité de déchets envoyés au site d’enfouissement, il faut d’abord et avant tout remettre en question la gestion actuelle des déchets. Les bacs de compost ou de recyclage sont-ils bien positionnés? En assez grand nombre? Pourquoi certaines matières sont-elles mal triées? Souvent, la gestion des poubelles est une décision logistique qui a été déterminée à l’ouverture du commerce et n’a pas été rediscutée depuis. Or, en questionnant le statu quo, on arrive souvent à constater un beau potentiel d’optimisation. Jugez-en vous-même avec les témoignages des principaux concernés!

Café Grain d’or

Ce café familial à l’ambiance chaleureuse a toujours eu la nature au cœur de ses valeurs. Sa grande variété de café étant offerte en vrac depuis de nombreuses années, la famille Vasquez n’imaginait pas qu’une grande part du défi se trouvait en fait dans leur poubelle!

« Avant la visite du Jour de la Terre Canada, près de 80% de nos déchets se retrouvaient à la poubelle. Après la visite, on s’est rendu compte qu’on pouvait faire mieux autant au niveau du compostage que du recyclage. On s’est donc remis en question pour savoir pourquoi on ne le faisait pas correctement et comment on pouvait améliorer les choses. Ainsi, on a rajouté de nombreux bacs et on a revu leur emplacement en les mettant à des endroits stratégiques. Des fois, pendant le service, on n’a pas le temps de marcher quelques pas de plus pour aller jeter les choses dans la bonne poubelle. Or, en disposant plusieurs bacs à portée de main, le geste se trouve facilité et nous trions beaucoup mieux les matières.

Se poser ces questions nous a permis de changer complètement notre mentalité et de vraiment réfléchir avant de jeter chaque déchet. Cela nous a aussi amenés à revoir notre logistique lorsqu’on déballe les commandes pour s’assurer de trier directement les emballages. Nous avons même commencé à distribuer le marc de café à nos plantes afin de lui donner une seconde vie. Finalement, nos poubelles ont pu diminuer d’environ 50% et on en est très fiers! »

Fares – Gestionnaire du Café Grain d’Or

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Crédits photo : Jour de la Terre Canada

F+F Pizza

Avant le début officiel de la collecte des matières organiques par l’arrondissement, cette petite pizzeria de quartier avait déjà commencé à récupérer les résidus alimentaires de la préparation en installant un petit bac de compost dans la cuisine. Or, le bac de résidus alimentaires n’est pas juste destiné à se faire remplir d’épluchures de légumes : il peut aussi accueillir les restants d’assiettes, les serviettes de table, les papiers bruns sans produits chimiques et les papiers parchemins. Le restaurant a donc, entre autres, décidé de rajouter un bac au niveau de la plonge pour y mettre les restants d’assiette et prévoit collecter les papiers bruns des toilettes sous peu.

« C’est rien de compliqué, il faut juste y penser et s’y mettre un peu. Il faut habituer les gens qui travaillent dans le restaurant, les serveurs et serveuses et les cuisiniers à penser à mettre les bonnes choses au compost et au recyclage.

Quand tu leur parles d’écologie et de bonnes pratiques, les gens sont ouverts. Parfois, il faut se faire pousser un peu dans le dos, se faire brasser pour que ça avance et qu’on s’y mette. Le Défi Zéro déchet nous conscientise, nous motive et nous embarque dans l’effort de réduction des déchets au restaurant. Je réalise, et c’est assez frappant, qu’on a pas énormément de déchets au final et qu’on peut en réduire la quantité de façon assez significative. On est passé d’un bac noir très plein par semaine à un bac seulement à moitié plein maintenant. »

Pierre – Propriétaire

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Crédits photo : Jour de la Terre Canada

Boucherie l’Andouille

La boucherie l’Andouille a des valeurs environnementales profondément ancrées depuis l’ouverture du commerce. Les propriétaires visent à réduire leur empreinte écologique au maximum et se rapprocher le plus possible du vrai zéro déchet. En générant qu’un seul petit sac poubelle par semaine, on peut dire qu’ils sont dans la bonne voie pour atteindre leur objectif.

« Le gros de notre réduction s’est principalement fait avec l’arrivée du bac brun. Comme on fait de la gestion alimentaire, le compost réduit automatiquement du 3/4 notre quantité de déchets. Ensuite, on a rajouté beaucoup de bacs afin de mieux trier les produits proches des sources de travail. Par exemple, on a toujours une chaudière de compost à portée de main qu’on vide à chaque fin de journée. On a aussi des sacs spécifiques pour récolter les plastiques souples. On a beaucoup travaillé à intégrer le réflexe dans nos activités. En service à la clientèle, on a souvent des périodes de rush et il fallait réfléchir à notre méthodologie, où mettre les contenants pour recueillir les matières pour s’assurer que ce ne soit pas dans les jambes et que ça incite l’équipe à faire le bon geste.

On a aussi beaucoup revu notre menu et la façon dont on présentait nos produits afin de réduire le gaspillage alimentaire à la source. Par exemple, on réutilise les restants alimentaires pour s’assurer que lorsqu’on met par exemple un légume au compost, il a été utilisé au plus de ses capacités. Aussi, on a arrêté de préparer les salades à l’avance pour les faire selon la demande. Ça permet de limiter non seulement les pertes alimentaires, mais aussi les emballages qu’on achète. On y gagne autant en temps de production qu’en termes de déchets : on est passé de 3 gros sacs remplis par semaine à seulement un demi ! »

Vanni – co-propriétaire de l’Andouille Charcuterie

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Crédits photo : Joëlle Roy-Chevarier

La démarche des commerces vous inspire? En tant que client·e, vous pouvez aussi rester à l’affût pour respecter le tri dans les commerces et limiter votre gaspillage alimentaire en finissant votre assiette ou en emportant vos restants. En cas de doute, n’hésitez pas à vous référer à l’application « Ça va où? » de Recyc-Québec, qui est votre meilleur allié pour un bon tri à l’extérieur comme pour votre propre optimisation des matières résiduelles à la maison!

Joignez-vous au mouvement pour remettre en question nos façons de faire. Vous verrez, à petits pas, il y a toujours une marge pour s’améliorer!



Chargée de projet – Gestion des matières résiduelles

Emma Sarazin

Dévouée à faire tout son possible pour contrer la crise climatique, Emma use de son optimisme et sa détermination pour contribuer au virage vert de nos sociétés. Passionnée par l’économie circulaire, Emma est une chasseuse de fripes renommée et s’aventure même dans la conception de pièces « upcyclées ». Citadine de nature, rien ne la ressource pourtant plus qu’une promenade en forêt ou un coucher de soleil!

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