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À vos frigos
Ha la période qui marque le début de la nouvelle année ! Une période pleine de motivation en perspective de tout ce que l’on compte accomplir lors des 365 prochains jours. Comme nutritionniste, je vois les « résolutions » prendre une foule de formes différentes, que ce soit dans les tentatives d’améliorer son alimentation, de bouger davantage, de prendre plus de temps pour soi ou pour réduire son impact sur l’environnement. Malheureusement, des résolutions souvent aussi durables dans le temps que la neige d’octobre. Le problème ? Hélala qu’on est pressé de tout faire pour hier ! On veut tout changer rapidement en balayant nos vieilles habitudes pantouflardes pour de nouvelles habitudes sexy et « instagramable ». Est-ce qu’on gage que tes vieilles pantoufles te manqueront vite si tu n’as pas fait la transition de t’en détacher graduellement ? Voir des gens ne plus jamais aller au gym parce qu’ils y seront allés six jours sur sept pendant un mois c’est fréquent, et l’exemple est valide pour n’importe quelle « résolution ».
Avec toute l’actualité visant à nous conscientiser face à notre impact sur l’environnement et sur ce qu’il nous est possible de faire quotidiennement pour aider notre cause, je n’ai pas besoin d’être devin pour parier fort que plusieurs prendront une foule de résolutions environnementales dans la frénésie habituelle de début d’année. Et ça passe par la réduction du gaspillage alimentaire. Honnêtement, comme je suis moi-même très impliquée dans la cause, inutile de vous dire que j’ai fait bien des tests sur mon mode de vie et j’ai vite trouvé mes limites. Alors question de te déculpabiliser de ne pas arriver à tout faire à la perfection, voici mes quelques trucs pour t’éviter une douche froide de démotivation en février.
1. Choisis tes batailles
Les communications autour de la lutte au gaspillage alimentaire sont souvent déstabilisantes puisqu’elles nous font réaliser la proportion d’aliments que nous mettons au compost ou pire aux poubelles, simplement parce que notre façon de les consommer fait partie de nos habitudes bien ancrées dans le temps. Malheureusement on peut se mettre à culpabiliser entre le moment où on réalise que depuis tout ce temps on aurait pu consommer nos pieds de brocoli, donner raison à notre conjoint(e) sur les yogourts passés de dates et pourquoi pas… aromatiser ses gâteaux de marc de café et ses cocktails de sirop de fruits fatigués ! La liste peut devenir longue et la pression monstre devant le fait de TOUT récupérer. Avec le temps, j’ai réalisé que pour moi certaines actions n’étaient pas plus longues à effectuer que ma cuisine de toujours.
Je pense par exemple à placer mes épluchures au congélateur au fur et à mesure que je cuisine, cuisiner un aliment dans son ensemble plutôt que de passer plus de temps à le préparer ou à faire diverses recettes selon les différentes parties de l’aliment en question, intégrer du marc de café à certaines recettes, inclure des pelures de bananes (bio!) à mes recettes et confire des écorces d’agrumes, etc. Des extras qu’il me fait plaisir de réaliser lorsque j’ai un peu plus de temps ! Pour autant ils ne font pas partie de la routine quotidienne, qui disons-le est déjà bien chargée pour la plupart d’entre nous. Inévitablement, ça nous rapporte au point 5.
2. Évite les problèmes
Malgré tous les trucs et astuces que l’on peut trouver pour mieux conserver, transformer et récupérer certains aliments, certains continueront de vous donner plus de mal que d’autres. Différents d’une personne à l’autre, le point faible de notre frigo se retrouvera effort après effort, test après test en partie dans le compost… Encore ! La coriandre si délicate, les restes d’accompagnements esseulés, le dernier concombre libanais, la demi barquette de roquette, etc. De là, je décide parfois tout simplement d’éviter l’achat du dit aliment s’il m’est possible de le remplacer, d’en trouver des variantes qui se conservent mieux ou de faire des achats communs pour plusieurs recettes qui me permettent de diviser les quantités. Par exemple ? La crème sure qui n’entre plus chez moi puisque je n’ai pas le réflexe de la cuisiner, si ce n’est pour mes burritos. La solution ? Limiter mon achat à l’habituel yogourt grec qui me servira en remplacement.
3. Arrêtons de s’éparpiller
Si vous voulez vous assurer d’en avoir jusque par-dessus la tête et de tout lâcher après quelques semaines, le meilleur *PIRE* truc que je peux vous donner est de vouloir tout changer à la fois et de vouloir son compost vide du jour au lendemain. Non ! Faire de vrais changements d’habitudes de vie ça peut être long, et ça requiert de la patience. Alors, mon meilleur *VRAI * conseil est sans aucun doute de débuter par un aliment à la fois. Pourquoi pas commencer par dresser une liste des aliments ou parties d’aliments qui prennent le chemin de vos poubelles et de votre compost ? Ça vous donnera de bonnes pistes d’amélioration pour les prochaines semaines en débutant par les aliments qui posent le plus de problèmes. Les autres finiront par suivre tranquillement.
4. La comparaison n’est jamais ton meilleur ami
Les fameux réseaux sociaux ! On aime autant qu’on déteste hein ? C’est génial pour toutes les idées que l’on peut y retrouver pour nous inspirer dans nos efforts du quotidien, mais avouons-le, ça reflète bien souvent une image irréaliste de notre idéal. Une photo d’un mini sac-poubelle pour 1 mois de déchets sans information sur les obstacles franchis pour y arriver, une story mettant en vedette un aliment récupéré, mais ne mettant pas l’accent sur ce qui a été mis au compost quelques jours plus tôt, etc. Loin d’être mal intentionnés, nous avons souvent beaucoup plus tendance à partager nos succès que nos défaites et c’est bien normal, mais faites attention de peser ce que vous voyez sur les réseaux sociaux ! Évitez cette source de culpabilisation et de stress face à ce qu’il vous reste à parcourir comme chemin pour vous améliorer.
5. Qu’on se le dise : tu ne pourras pas toujours tout récupérer
Et oui ! Que l’on soit une référence en gaspillage alimentaire ou quelqu’un qui s’initie tranquillement à réduire son gaspillage à la maison, certains aliments finiront tout de même par prendre le chemin du bac de compost. Un manque de temps, des imprévus, des aliments qu’on n’a pas pris le temps de bien entreposer, des aliments qui nous ont été donnés, un restant oublié sur le comptoir qu’il ne serait pas une bonne idée de consommer… Voilà une tonne de raisons qui peuvent faire en sorte que malgré toute notre bonne volonté et nos efforts, certains aliments nous échappent et feront une petite tâche sur nos beaux efforts. Même si c’est frustrant et parfois décourageant, je vois personnellement chaque aliment que je n’ai pas pu rescaper comme un apprentissage en soit qui me rendra un peu plus réaliste, prévoyante et outillée pour la prochaine fois.
Alors, voilà qui devrait vous fournir quelques pistes pour faire en sorte que votre début d’année se teinte de changements durables plutôt que de gros coups d’éclat éphémères ! Pour aller plus loin, je vous invite à rester informé(e) de l’ouverture prochaine des inscriptions aux ateliers À vos frigos, qui outillent gratuitement les citoyens pour les aider à réduire leur gaspillage alimentaire. Je vous souhaite donc une année 2019… sans résolution, mais dans l’action !
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