La crise socio-écologique fait émerger de plus en plus d’éco-émotions chez les jeunes (et les moins jeunes!). Pour vous donner une idée, selon un sondage effectué par Léger en 2021, c’est 73% des Québécois·e·s âgé·e·s de 18 à 34 ans qui se disent éco-anxieux ou éco-anxieuses (!!!). C’est donc presque le ¾ des jeunes qui cohabitent avec l’éco-anxiété au quotidien…

J’avoue ne pas en faire exception. Je la connais bien, moi aussi, cette fameuse éco-anxiété. Elle sait où venir cogner pour me trouver. Elle ose même parfois se présenter sous le masque du déni, de l’évitement, de la peur existentielle ou de la culpabilité. Difficile de me leurrer maintenant, à force de lui ouvrir la porte, j’arrive à présent à la reconnaître facilement même lorsqu’elle tente de se déguiser.

J’ai essayé à plusieurs reprises de la laisser cogner sans lui ouvrir la porte. Mais en vain, impossible de l’ignorer. Lorsque je ne la laisse pas entrer, elle défonce la porte sans demander. À force de cohabiter avec cette nouvelle coloc indiscrète, j’ai appris tranquillement à mieux la connaître sous toutes ses facettes. Plus je l’observe, plus je me rends compte qu’elle n’est pas si indomptable que ça finalement. Sa force est un moteur de changement puissant, un carburant efficace à l’action individuelle et collective qui ne laisse personne indifférent.

Je vous partage quelques pratiques qui me font du bien lorsque je me sens submergée par mes éco-émotions et que je tente d’en prendre soin. En espérant que ça puisse vous aider, vous aussi, à tranquillement apprivoiser l’éco-anxiété pour en faire une alliée de changement!

Mobiliser son potentiel créatif

C’est le moment de se reconnecter avec l’enfant intérieur qui sommeille en vous! Collage, peinture, dessin, sculpture, écriture spontanée, tous les moyens sont bons pour laisser aller sa créativité! Ici, on focus sur le processus et non le résultat. L’objectif est simplement de créer sans jugements, de se vider la tête et d’être à l’écoute de son intuition.

Si vous ne savez pas par où commencer, il existe plusieurs façons de guider vos élans de créativité. Vous pouvez par exemple vous poser une question précise et créer autour de celle-ci à l’aide d’un collage intuitif. Les vieux journaux ou les magazines sont idéals pour le faire, j’aime particulièrement parcourir les croque-livres de mon quartier pour m’en procurer!

Vous pouvez également tenter de matérialiser, à l’aide de différents médiums comme le dessin, le collage ou l’écriture, l’émotion que vous ressentez : à quoi ressemble-t-elle? A-t-elle une couleur? Une texture? Une odeur? De quelle forme est-elle? Si elle pouvait parler, que vous dirait-elle? Cet exercice permet de mieux comprendre l’émotion vécue et de l’aborder avec bienveillance et acceptation.

Une technique à tester aussi est le dessin neurographique, qui consiste à prendre un crayon noir et tracer des lignes qui s’entremêlent et des formes géométriques, puis de remplir chaque intersection en appliquant différentes couleurs. C’est un bon exercice pour calmer son système nerveux et se reconnecter avec le moment présent.

Bref, il existe d’innombrables façons de nourrir votre potentiel créatif et si vous manquez d’inspiration, les livres de Journal Créatif d’Anne-Marie Jobin sont une petite mine d’or pour vous inspirer et vous guider dans vos pratiques!

Reconnecter avec le vivant

Nos éco-émotions reflètent souvent notre amour pour le monde et le vivant qui nous entoure. Nous faisons partie intégrale de la nature, c’est donc normal que son désarroi nous affecte directement! En reconnectant avec elle, on cultive notre envie de la protéger tout en profitant des bienfaits qu’elle a sur nous.

Que ce soit une simple promenade en forêt, s’asseoir au pied d’un arbre pour observer de plus près ses différentes composantes ou se poser sur un banc pour écouter les bruits des oiseaux, les moments passés en nature sont toujours apaisants pour le mental.

Même en pleine ville, les espaces verts comme les parcs sont des lieux propices pour faire le plein d’énergie et se reconnecter avec la nature qui nous entoure.

S’engager socialement

Parfois, notre entourage ne partage pas nécessairement notre vision du monde et cela peut rapidement nous donner l’impression d’être seul·e·s et incompris·e·s dans notre cercle social. Croyez-moi, vous n’êtes pas seul·e·s dans tout ça! Une belle façon de rencontrer des gens qui partagent la même vision et vivent des enjeux similaires est de s’engager dans sa collectivité.

Impliquez-vous dans votre comité de ruelle ou votre centre communautaire de quartier! Faites du bénévolat pour un organisme près de chez vous ou rejoignez des cercles de partages. Vous vous rendrez rapidement compte que vous n’êtes pas seul·e·s à vivre des situations similaires.

En s’engageant collectivement, on s’ouvre à rencontrer de nouvelles personnes, on participe à un mouvement collectif tout en ayant le sentiment d’avoir un réel impact dans notre environnement.

Le plus important dans tout ça, c’est de garder en tête que des éco-lucides, il y en a plus qu’on pense autour de nous!

Heureusement, des organisations comme Éco-motion existent pour offrir des espaces collectifs qui favorisent la normalisation des éco-émotions dans l’intention d’accélérer la transition socio-écologique! Je vous invite à aller jeter un coup d’œil à cette belle entreprise d’économie sociale pour faire le plein d’inspiration et d’information!

Sur ce, bonne exploration de vos éco-émotions!

Sources:
Anne-Sophie Poiré. (2022). Pour causer moins d’écoanxiété, l’art est un outil pour parler de l’urgence climatique.
https://www.24heures.ca/2022/12/23/pour-causer-moins-decoanxiete-lart-est-un-outil-pour-parler-de-lurgence-climatique#:~:text=L’art%20est%20un%20moyen,public%20%C3%A0%20passer%20%C3%A0%20l

Radio-Canada. (7 janvier 2023). Les jeunes Québécois sont les moins optimistes par rapport à la crise climatique.
https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1946669/quebec-lutte-rechauffement-climatique-sondage

Chargée de logistique – La virée bocal

Mélisande Blanchet

Fervente amoureuse de la vie, Mélisande cherche constamment de nouvelles manières de tendre vers un mode de vie plus soutenable et d’inspirer au passage d’autres à embarquer pour préserver notre délicate Terre-Mère. Lorsqu’elle n’est pas en train de vagabonder à travers le Québec à la recherche du meilleur endroit pour planter sa tente, elle est probablement dans sa cuisine en train de confectionner des produits cosmétiques naturels ou d’exprimer sa créativité sur papier dans un lieu insolite.

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