DISTRICT ET VILLE DE VANCOUVER NORD (COLOMBIE BRITANNIQUE) – 29 septembre 2021
En marchant dans les rues de n’importe quelle ville, il est courant d’être entouré de grues, d’échafaudages et autres outils de construction. La construction et la démolition font partie du quotidien des centres urbains, mais les déchets qui les accompagnent doivent-ils l’être?
RÉFLEXIONS EN TABLE RONDE
Le 29 septembre 2021, des acteurs·trices du zéro déchet et un spécialiste de la déconstruction se sont réuni·e·s autour d’une même table pour remettre en cause le modèle de traitement des déchets existant dans le domaine de la construction et réfléchir à comment y apporter plus de circularité.
Résumé des réflexions en table ronde
Metro Vancouver est responsable de la planification régionale de la gestion des déchets et de l’exploitation des installations de traitement des déchets solides dans la région. Adriana Velázquez, ingénieure de projets en implémentation zéro déchet à Metro Vancouver, a expliqué qu’en 2019, environ 1/3 des 1,3 million de tonnes par an de déchets générés dans la région provenaient du secteur de la construction et qu’environ 60 % de ces déchets sont des produits en bois qui peuvent en partie être récupérés à des stades antérieurs du processus de démolition. Au cours des 10 dernières années, Metro Vancouver a mis en œuvre des programmes et des règlements pour améliorer cette situation et contribuer à détourner les déchets des décharges. L’une des principales initiatives est la boîte à outils pour le recyclage des déchets de construction et de démolition, publiée en 2020 et destinée aux constructeurs et aux entrepreneurs.
Aussi nécessaires que soient ces mesures, un véritable changement est nécessaire dans le secteur en ce qui concerne la fin de vie de nos bâtiments. Adam Corneil, fondateur de Unbuilders et de Heritage Lumber, a amorcé ce changement avec un modèle d’entreprise unique qui déconstruit les maisons pour récupérer le plus de matériaux possible. L’entreprise s’associe à des OBNLs et leur fait don des matériaux. En mettant l’accent sur le bois, en particulier le bois ancien, Heritage Lumber l’acquiert pour le vendre et le transformer en nouveaux produits. Avec les projets de déconstruction, environ 95 % des matériaux sont détournés, évitant ainsi la mise en décharge et retournant dans la chaîne d’approvisionnement par le biais de la récupération ou du recyclage.
Nos derniers panélistes, Cinci Csere et Chris Arkell, fondateur·trice de Sea to Sky Removal, savent tout ce qu’il y a à savoir sur le recyclage sur les chantiers de construction. Leur service consiste à trier les piles de déchets de construction en séparant les matières recyclables, les matériaux de construction réutilisables (qui seront donnés à des OBNLs) et les ordures ménagères, afin de lutter contre l’élimination linéaire et à flux unique des déchets qui existe actuellement dans ce secteur. L’un des défis qu’il·elle mentionnent lorsqu’il s’agit de recycler les matériaux de construction est celui des interdictions de recyclage qui peuvent changer sans préavis. Pour lui·elle, comme pour les autres panélistes, la réglementation est essentielle dans cette transition. Un changement d’état d’esprit majeur est nécessaire au sein du secteur de la construction, mais aussi au sein du grand public : « Il est important de considérer les déchets, non pas comme un problème, mais comme une ressource réelle qui attend d’être récoltée. »
DES PISTES DE SOLUTIONS
Pour cette formation Design Thinking, le District et la Ville de Vancouver Nord ont mis au défi les deux groupes de participants de réfléchir au manque de marché pour la réutilisation des matériaux de construction, de démolition et de déconstruction. Après avoir approfondi la question, la priorité doit être donnée à l’éducation des acteurs·trices du secteur et du grand public, ainsi qu’aux infrastructures. Cela prendra plusieurs formes et parmi elles, les projets pilotes, la collaboration et les partenariats.
Pour voir le secteur de la construction passer à un modèle circulaire pour la gestion de ses déchets, des efforts devront être faits en matière d’éducation. L’accent doit être mis sur la récupération et la réutilisation des matériaux dans les institutions qui forment les acteurs·trices du secteur en particulier, et une sensibilisation à cette question est nécessaire à tous les niveaux de l’enseignement, même à un jeune âge. Le grand public doit également être sensibilisé au fait que le secteur de la construction et de la démolition est un contributeur majeur dans les décharges, afin d’encourager un changement de comportement, comme avec l’utilisation du plastique à usage unique.
Si les institutions ont un rôle à jouer, les collaborations et les partenariats entre différents groupes travaillant sur cette question constituent un soutien important pour aider à partager les connaissances et susciter l’innovation. Regrouper des réseaux existants pour consolider ces connaissances aidera les parties prenantes qui envisagent des chantiers zéro déchet à se doter des capacités nécessaires pour aller de l’avant.
Les connaissances proviennent également de la recherche et de la collecte de données par le biais de projets pilotes. Grâce à ces données concrètes, il est possible de prendre des décisions en matière de réglementation et de promouvoir différentes solutions. Cela peut informer les marchés existants et ceux qui doivent être développés, aider à renforcer la confiance dans la réutilisation des matériaux issus de la déconstruction, et aider à développer des normes et des réglementations pour promouvoir l’innovation, les partenariats, les subventions, les achats, ainsi que l’expansion des infrastructures locales.
Ces dernières, espace physique pour les matériaux récupérés, sont une autre grande priorité. Une fois que le passage au modèle circulaire dans ce secteur aura décollé, cet espace physique sera essentiel pour recevoir les matériaux d’un site de déconstruction et à les traiter en vue de leur réutilisation, ainsi que pour la vente (détail et gros) après traitement. L’accent devrait être mis sur le premier pour soutenir les entrepreneurs du bâtiment dans leur transition vers un secteur zéro déchet.
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