LAVAL (QUÉBEC) – 16 SEPTEMBRE 2021
Les villes modernes sont pensées sur un modèle mettant en avant l’utilisation de véhicules personnels fonctionnant aux énergies fossiles. Considérant les enjeux environnementaux et de sécurité que ce modèle génère, la rue devient ainsi au centre des réflexions sur l’évolution des quartiers.
RÉFLEXIONS EN TABLE RONDE
La table ronde s’est tenue le 16 septembre 2021 et s’est concentré sur le rôle de la rue locale, son avenir et les enjeux d’une transition vers un meilleur usage pour assurer une expérience plus positive et plus écologique à ses utilisateurs·trices en s’éloignant du modèle unique d’une rue centrée autour de l’automobile.
Résumé des réflexions en table ronde
La conférence a été ouverte par Pierre-Yves Chopin, conseiller en aménagement et mobilité à l’OBNL Vivre en ville qui a donné 3 clés pour concevoir des rues locales plus fonctionnelles et attrayantes : bien comprendre le rôle de la rue pour proposer des solutions adaptées, utiliser les aménagements urbains pour changer les comportements (des automobilistes notamment) et mobiliser l’ensemble des actrices et acteurs concerné·e·s pour cheminer ensemble et au bon rythme vers de nouvelles rues locales.
Sylvain Gariépy, président de l’Ordre des urbanistes du Québec, a poursuivi en nous présentant des projets de réaménagement de rues dans plusieurs villes du Québec et en montrant concrètement ce à quoi l’avenir de la rue locale peut ressembler. Il a mis l’accent sur la nature multiple de la rue qui peut mélanger bureaux, commerces et résidences et voir ainsi cohabiter des utilisateurs·trices au profil varié recourant à différents types de mobilités. Il a également souligné l’importance des matériaux choisis afin de pouvoir identifier les fonctions spécifiques de la rue (espace piéton, cyclable, automobile). À son sens, la rue doit devenir un lieu rassembleur et sécuritaire pour l’ensemble de ses utilisateurs·trices.
Peter Gibson, alias Roadsworth a conclu la table ronde en mettant de l’avant l’art comme outil permettant justement le rassemblement. De son point de vue, la rue est actuellement un espace morne dans lequel on ne flâne pas car uniquement considéré du point de vue fonctionnel du transport de biens et de personnes. L’art permet donc d’attirer l’attention sur la rue en invitant les gens à y passer du temps et permet aussi d’apaiser un public appréhensif au changement et à la modification de l’espace urbain existant.
DES PISTES DE SOLUTIONS
Lors de la formation de pensée créative (Design Thinking), les deux groupes de participant·e·s se sont concentré·e·s sur la problématique définie par la Ville de Laval : comment faciliter l’acceptabilité des citoyen·ne·s d’une transition des rues résidentielles où la circulation automobile est privilégiée vers des rues partagées favorisant d’autres usages (ex. mobilité active, verdissement). Parmi les éléments de réponse fournis, informer et collaborer, systématiser l’approche par phases et privilégier les projets pilotes et transitoires, tels de véritables laboratoires vivants, semblent être les clés pour faire changer positivement et graduellement les choses. Pour faciliter cette transition, des veilles et des suivis auprès de la population s’avèrent essentiels.
Depuis plusieurs années, la Ville de Laval s’est dotée d’une expertise en participation publique pour bonifier les projets municipaux et éclairer la prise de décision, par le biais d’activités d’information, de consultation ou de co-création. L’élaboration d’une démarche participative est cruciale pour répondre à la problématique, en parallèle de campagnes de sensibilisation, pour présenter la vision la raison d’être d’un projet qui nécessite des changements de comportements chez les citoyens. En effet, cela favorise la compréhension des citoyen·ne·s concerné·e·s qui peuvent évaluer les gains attendus avec plus de justesse. Lors de la démarche, le partage d’information et l’identification des éléments sur lesquels les citoyens peuvent avoir une influence ouvre alors un dialogue, qui permet aux citoyens de poser des questions et de s’exprimer sur le projet. L’environnement respectueux d’écoute mutuelle ainsi créé donne lieu à des projets plus inclusifs, ce qui accroît de manière générale l’acceptabilité sociale.
L’importance de la collaboration a fait l’unanimité au sein des deux groupes : la collaboration des différents services municipaux favorise l’émergence d’une vision plus complète du projet, tandis que l’apport d’experts externes provenant de milieux variés (institutionnels, académiques, privés) met de l’avant d’autres points de vue qui crédibilisent la démarche auprès du public.
Ce travail de communication et de collaboration est pertinent durant la conception des projets, mais elle l’est tout aussi lors de la mise en œuvre. Cela se traduit par la systématisation de projets pilotes, qui vise à prioriser et à réaliser des aménagements dans les quartiers centraux pouvant servir de vitrine ainsi qu’à déterminer quels aménagements font l’objet d’une forte acceptabilité sociale afin de les réaliser à plus grande échelle sur le territoire (ex. dos d’âne), et de consulter la population sur des éléments à plus faible acceptabilité sociale en prévoyant une certaine flexibilité pour effectuer des ajustements souhaités.
Un point important soulevé est que dans tout projet de réaménagement urbain, on peut s’attendre à une période de transition où l’acceptabilité sociale des citoyennes et des citoyens sera plus difficile, mais qu’au-delà de cette période, ceux-ci voient les avantages des changements effectués. L’intégration d’aspects esthétiques comme l’art de rue peut faciliter cette transition, un aspect important à prendre en compte pour les municipalités.
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