MONCTON (NOUVEAU-BRUNSWICK) – 29 AVRIL 2021
La demande énergétique des bâtiments, en particulier le chauffage et la climatisation, représente environ 25 % de la consommation d’énergie au Canada. L’amélioration de l’efficacité des bâtiments et des systèmes énergétiques présente certains défis qui, s’ils sont relevés, pourraient aider les villes à réduire leur dépendance aux combustibles fossiles et à diminuer les émissions de GES.
RÉFLEXIONS EN TABLE RONDE
La table ronde s’est tenue le 29 avril 2021 et a abordé le thème de la production des énergies renouvelables à petite échelle. À cet effet, des acteurs du secteur des charités et des affaires étaient invité·e·s à discuter de la question. Les discussions se sont concentrées sur l’état actuel et à venir du marché du logement ainsi que sur des projets pilotes qui commencent la transition vers la production d’énergies renouvelables à petite échelle.
Résumé des réflexions en table ronde
D’après Donna Ferguson, Fondatrice de SheBuilds (Nouveau-Brunswick), le marché du logement est actuellement régi par le confort et l’espace. Ces deux critères sont au centre des réflexions des futurs propriétaires et locataires. Commencer un mouvement de transition pour mettre les énergies renouvelables en haut de la liste de ces critères est un réel défi. Lorsqu’on s’intéresse à de tels changements dans d’autres domaines comme la conservation de l’eau ou de l’énergie, on voit qu’il a fallu du temps et des efforts pour que des progrès soient faits en termes de développement durable, et la situation ne sera pas différente pour passer aux énergies renouvelables. Malgré cela, les normes de construction évoluent et des initiatives existent mettant en avant l’importance d’une meilleure isolation et d’un meilleur usage de l’espace ainsi que des programmes d’aides comme celui des Maison écolo de SCHL qui peuvent permettre aux individus et organisations de faire ce premier pas vers les énergies renouvelables.
En ce qui concerne les bâtiments publics, Joël Olivier, Directeur des Services aux membres de l’Association francophone des municipalités du Nouveau-Brunswick, a fait part d’un projet pilote dans lequel l’Association a mesuré les émissions de gaz à effet de serre et a trouvé que plus d’un tiers de ces émissions provient des bâtiments. Dans les bâtiments publics comme privés, il est donc important de faire la transition vers les énergies renouvelables. Pour ce premier projet, la réalisation de mesures d’efficacité énergétique conjuguée à l’utilisation de biomasse résiduelle est l’option choisie comme énergie de remplacement et permettrait de réduire les émissions de GES de l’ordre de 66%. Le projet est actuellement dans sa phase de collecte de données après implémentation et durera jusqu’en 2022.
Avec son expertise tirée d’initiatives multisectorielles, le troisième intervenant, Scott Skinner, président de Clean Foundation en Nouvelle Écosse, a été un atout principal lors de la conversation entre les panélistes pour ajouter aux propos des trois présentations et ainsi aider à fournir un aperçu plus complet de la production des énergies renouvelables à petite échelle.
DES PISTES DE SOLUTIONS
Pour cet événement, une seule problématique a été définie par la Ville de Moncton pour la formation de pensée créative (Design Thinking) : comment réduire les émissions de gaz à effet de serre des combustibles fossiles utilisés pour l’approvisionnement en énergie des résidences. À l’issue de la formation, les solutions trouvées par les deux groupes de travail mettaient toutes en avant la sensibilisation comme principal levier d’impact à la problématique, pour que les citoyens, les entreprises locales et la municipalité puissent par la suite mettre en place des actions supplémentaires.
Un obstacle majeur à la sensibilisation est la difficulté d’accès à l’information, parfois disséminée sur plusieurs sites internet. Un travail de consolidation doit être entrepris, avec l’aide du Groupe de travail sur l’action climatique de la Ville de Moncton, pour créer une base de données listant les financements disponibles et les acteurs principaux dans l’industrie par exemple. Présenter l’information au public de manière concise, sous la forme d’un guide sur le net zéro dans le bâtiment est aussi essentiel. Toute l’information serait publiée sur un seul site internet ou sur une section du site internet de la Ville de Moncton identifiée comme telle de manière visible incitera plus les citoyens et les acteurs·trices du logement à apprendre comment on peut consommer ou distribuer de l’énergie dans les résidences autrement.
Mobiliser les réseaux de connections, via les influenceurs des agences immobilières ou d’autres acteurs·trices locaux·les, apportera encore plus de soutien à la sensibilisation du grand public. Des conférences présentant la transition du secteur résidentiel vers une énergie plus propre et nées de la collaboration d’organisations locales auront aussi un fort impact. Finalement, le relai de l’information grâce à des stands dans des festivals comme le Festival Inspire est une belle opportunité pour s’adresser à un grand nombre de personnes. Toutes ces initiatives permettront la promotion des idées contenues dans le Plan énergétique et de réduction de la collectivité de la Ville de Moncton, stratégie destinée à guider l’orientation énergétique de Moncton et à s’assurer qu’elle réduit suffisamment ses émissions de GES, qui devrait être mieux mise en avant.
Alors que la sensibilisation et la promotion de programmes existants auprès des citoyens·nes pour faciliter la transition vers des bâtiments à l’énergie propre sont les chemins à suivre pour atteindre la plus grande partie de la population et des organisations de Moncton, un autre, tout aussi pertinent, peut être considéré. Les citoyens·nes sont aussi des consommateurs·trices et offrir des services encourageant la réduction d’utilisation d’énergies provenant de combustibles fossiles aurait des avantages environnementaux mais également économiques pour la société à travers la création d’emplois.
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