VILLE DE CALGARY (ALBERTA) – 9 novembre 2021
En 2020, les bâtiments sont responsables de 67 % des émissions de gaz à effet de serre de la collectivité de Calgary. L’objectif étant d’atteindre la carboneutralité d’ici 2050, il est essentiel que la ville de Calgary mette l’accent sur ce secteur et sur la manière de réduire les émissions des bâtiments.
RÉFLEXIONS EN TABLE RONDE
La dernière table ronde de l’édition 2021 du programme ÉcoHack-ta-ville a eu lieu le 9 novembre. Les intervenant·e·s ont souligné que la rénovation des bâtiments a un impact significatif sur la réduction des émissions de GES et ils·elles ont également démontré que l’impact de la gestion des bâtiments n’est pas à sous-estimer.
Résumé des réflexions en table ronde
Betsy Agar, analyste principale du programme en solutions urbaines et des bâtiments de l’Institut Pembina, a commencé par évaluer la situation et a montré que l’inaction et les rénovations classiques ne sont pas une option. Des rénovations profondes sont nécessaires non seulement pour atteindre la carboneutralité, mais aussi pour améliorer la qualité de l’air intérieur, et donc la santé des résident·e·s. Avec des catastrophes climatiques plus fréquentes, les bâtiments doivent également être rendus plus résilients afin de mieux protéger les résident·e·s. Il existe des obstacles à la réalisation de rénovations profondes, mais ils peuvent être surmontés grâce aux énergies renouvelables ou aux technologies avancées, comme celles utilisées par l’entreprise néerlandaise EnergieSprong. Ces projets auront l’avantage social supplémentaire de créer des emplois locaux.
Les rénovations profondes ont déjà lieu. Notre deuxième intervenant, Graham Twyford Miles, directeur du département de la planification et de l’innovation énergétiques de l’université de Calgary, a présenté un projet sur le campus universitaire, le complexe MacKimmie. Les bâtiments avaient des performances énergétiques médiocres, en partie à cause des ruptures thermiques (fuites de chaleur à l’extérieur du bâtiment) dans la structure d’origine. La création d’une double peau enveloppant la structure extérieure en béton les a éliminées et la réutilisation du bâtiment existant a permis de gagner du temps et de réaliser des économies. Les panneaux solaires installés devraient permettre de réduire de 90 % la consommation d’énergie et les émissions de GES liées au fonctionnement de l’établissement.
Selon Lloyd Suchet, directeur général de BOMA Calgary, les propriétaires et gestionnaires d’immeubles peuvent avoir un impact sur la réduction de la consommation d’énergie et des émissions de carbone avant même que tout projet de rénovation en profondeur ne commence. Par exemple, le programme BOMA BEST accompagne les propriétaires et les gestionnaires d’immeubles dans l’analyse comparative et les aide à s’améliorer dans ces deux domaines, ainsi que dans la consommation d’eau, la gestion des déchets et l’expérience humaine. Et l’analyse comparative est peut-être le premier outil dont les bâtiments ont besoin pour progresser vers le développement durable. BOMA BEST a aidé les immeubles à travers le Canada à réduire leur consommation d’énergie de 25 %. Et pour la réduction des émissions de carbone, depuis le début du programme, une réduction de 84 % des émissions de GES a été réalisée à l’échelle nationale.
DES PISTES DE SOLUTIONS
La question principale de la formation Design Thinking qui a suivi était la suivante : Comment réaliser des rénovations profondes dans le secteur des gratte-ciels commerciaux (y compris à usage mixte, commercial et résidentiel) à Calgary pour atteindre la carboneutralité des bâtiments d’ici 2050 ? Le travail des deux groupes a été combiné en une feuille de route claire pour la ville de Calgary, allant de l’analyse comparative à la standardisation d’une nouvelle méthode de rénovation par le biais de projets de démonstration.
L’analyse comparative, présentée comme un outil important du point de vue de l’exploitation et de la gestion des bâtiments lors de la table ronde, l’est ici du point de vue de la rénovation des bâtiments. L’analyse comparative a le potentiel d’être un outil de narration fort pour partager succès et défis et montrer que la rénovation est un processus inclusif, des bâtiments résidentiels aux bâtiments commerciaux. La narration, à son tour, favorise l’éducation pour initier un changement de mentalité chez les propriétaires et les gestionnaires de bâtiments, ainsi que chez le grand public.
Pour continuer à faire avancer le processus de rénovation profonde, les projets de démonstration sont essentiels pour créer un prototype avec un potentiel de standardisation. Les projets détailleraient minutieusement chaque étape, de l’approvisionnement à la livraison du projet, les spécifications, les aspects techniques et leçons apprises, et réuniraient des expert·e·s du domaine. Des méthodologies de conception innovantes seront incluses, comme la méthodologie de Réalisation de Projets Intégrés (RPI), qui permet de partager les risques et les avantages avec les partenaires, pour des discussions et des décisions plus efficaces.
Les projets de démonstration sont importants, mais la standardisation est primordiale. Les objectifs standards pour l’intensité de la consommation d’énergie (ICE), l’intensité de la demande d’énergie thermique (IDET), le Code national de l’énergie pour les bâtiments (CNÉB), doivent être adaptables pour différents types de bâtiments. La standardisation des programmes de certification existants, comme la certification « Maison passive » ou la certification LEED, et la réduction de l’offre à quelques certifications largement acceptées par les collectivités et les villes du Canada faciliteront le processus pour les constructeurs·trices et seront un grand pas dans la bonne direction.
Les possibilités d’apprentissage offertes par cette feuille de route sont considérables et doivent être facilement accessibles par le biais d’une plateforme unique. Le modèle ZebX existant, développé à Vancouver (C.-B.), pourrait être reproduit à l’échelle locale en Alberta et permettrait aux acteurs·trices novateurs·trices et avant-gardistes de plusieurs domaines liés à la rénovation/construction (concepteurs·trices, architectes, artisan·e·s, etc.) travaillant sur les projets de démonstration et les processus de standardisation de partager apprentissages et défis afin d’améliorer constamment le cheminement vers la carboneutralité.
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