Raymond Leury, président du Conseil des véhicules électriques d’Ottawa, a mis en lumière les prévisions positives pour la transition vers les véhicules électriques. Il y a actuellement une croissance exponentielle d’adoption de véhicules électriques, notamment en Europe avec la Norvège (où la part de marché des voitures électriques atteint les 85% en juin 2021). La chute importante des prix des batteries (réduction d’environ 90% entre 2010 et 2020) a probablement été le coup de pouce qui a commencé cette tendance et avec des pays s’engageant à ne vendre que des véhicules électriques d’ici 20 ans (15 pour le Canada), le nombre des ventes ne fera qu’augmenter.

Avec de telles prévisions, la question principale à se poser est comment les fournisseurs d’électricité vont-ils arriver à gérer la transition déjà en marche? Sara Ganowski, à la tête du projet « Smart Cities » au Centre de technologie et énergie verte chez Alectra Utilities a apporté des éléments de réponse. D’après elle, la clé reside dans une relation de proximité entre les consommateurs·trices, les législateurs·trices, les innovateurs·trices en technologie et les fournisseurs d’électricité. Apprendre des habitudes de consommation et fournir des solutions adaptées aux consommateurs·trices et à l’évolution de l’utilisation du réseau électrique permettra d’encourager la transition vers les véhicules électriques.

Un autre point étudié pendant la table ronde a concerné les actions déjà mises en place par d’autres municipalités et sur quoi l’accent est mis pour accélérer cette transition. Maggie Baynham, planificatrice senior au développement durable du District de Saanich nous a fait part de son expertise en mettant en avant les lois existantes dans sa ville et en Colombie Britannique et en soulignant que l’installation de chargeurs pour véhicules électriques dans les nouveaux projets de construction et dans les résidences multifamiliales existantes accélèrera la transition vers les véhicules électriques auprès du grand public.

Des recherches ont montré que les essais de véhicules électriques entre propriétaires de véhicules électriques et de véhicules aux énergies fossiles permettraient de réduire la prédominance de ces derniers. Les moyens qui permettraient d’élargir ces interactions au plus grand nombre restent à déterminer. Des conversations prometteuses ont eu lieu entre l’Association des Véhicules Électriques du Quebec (AVÉQ) et le Conseil des véhicules électriques d’Ottawa (EVCO) qui permettraient de s’inspirer de ce qui est déjà mis en place au Québec.

Une fois que le grand public est prêt à faire cette transition, un site internet pourrait permettre aux consommateurs de trouver le type de véhicule électrique qu’ils cherchent en naviguant sur plusieurs sites de concessions avec des données mises à jour en temps réel. Des essais de véhicules électriques avec un·e propriétaire/instructeur·trice d’Envirocentre seraient aussi listés sur le site.

Finalement, le pouvoir du réseautage et des réseaux sociaux ne peut être mis de côté et reconnaitre les influenceurs·ses clés pour s’adresser aux personnes en dehors des cercles environnementaux aura un impact majeur. Plusieurs influenceurs·ses important·e·s pourront aider à donner de la voix à ce message : des accros de la mécanique aux membres écoutés de son cercle social en passant par des personnalités publiques.

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Quant au manque d’infrastructures de recharge publiques et résidentielles, le travail municipal aura un grand rôle à jouer. Soutenir de meilleurs programmes d’aides, privilégier des programmes favorisant des implémentations à grande échelle et examiner ce qu’il se fait de mieux à l’international en matière de réduction d’impôts et de charges peut faire une grande différence. Donner plus de visibilité aux programmes existants donnera à la Ville d’Ottawa le soutien nécessaire pour créer un nouvel intérêt pour l’implémentation d’infrastructures de véhicules électriques.

D’autres acteurs doivent aussi se mobiliser et soutenir les initiatives de la Ville. Cette initiative se ferait à plusieurs niveaux en donnant à la chambre de commerce un rôle de leader concernant la mise en place d’infrastructures pour véhicules électriques, en créant des partenariats d’entreprises et en impliquant les associations de commerçants. Cela apporterait le soutien nécessaire aux stations services et aux supermarchés pour installer des bornes de recharge. Finalement, un autre acteur clé à inclure dans les prises de décisions est le domaine de la finance via les institutions financières. Cela offrira une approche plus complète de la problématique qui permettra l’assurance de soutiens financiers pour toute initiative future.

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