Revendications

Trois revendications prioritaires en matière de mobilités durables

31 %. C’est la part des transports dans les émissions de gaz à effet de serre chaque année en France, faisant d’eux le premier poste d’émissions. On le sait, la pollution de l’air augmente chaque année, intensifiant les effets du changement climatique, aggravant ses conséquences sur notre environnement mais aussi sur notre santé. Selon Santé Publique France, la pollution de l’air serait d’ailleurs responsable de pas moins de 40 000 décès chaque année.

Dans cette perspective, il y a urgence à repenser nos modes de déplacement. Si nous pouvons décider, individuellement, d’adopter des pratiques plus respectueuses, en choisissant par exemple des alternatives à la voiture, il en va surtout de la responsabilité de nos décideurs et décideuses. Transports en commun, aménagements cyclables, aide au covoiturage… Autant d’alternatives qui devraient être poussées par celles et ceux qui ont les moyens de faire bouger les choses.

Pour autant, l’inaction politique sur ces sujets est criante. Marseille en est un exemple frappant. Alors qu’elle est la deuxième ville de France, centre névralgique de la Méditerranée en France, elle accuse un retard dramatique en matière de transports en commun et d’aménagements cyclables. Décideurs, décideuses, le temps d’écouter les associations environnementales et d’agir est venu.

Dans le cadre de cette édition du Jour de la Terre consacrée aux mobilités durables, nous avons rassemblé, pour vous, 3 des revendications phares des associations concernées. Des propositions qui, si elles s’appliquaient véritablement, changeraient la donne.

1. Un transport en commun à moins de 10 minutes à pied, pour toutes et tous, de 6h à 1h, à une fréquence adaptée.

Dans de nombreuses agglomérations, certaines zones périphériques sont encore très mal desservies par les transports en commun, obligeant les citoyen·nes à utiliser leur voiture, ou les isolant du reste de la ville. Il est temps que les pouvoirs publics proposent à la population une offre de transports adaptée et efficace qui soit une alternative satisfaisante à l’utilisation de la voiture individuelle. Par ailleurs, les transports en commun sont encore trop peu inclusifs et leur utilisation parfois impossible pour les personnes à mobilité réduite. L’inaction politique à ce sujet est un problème qui dure depuis des années. Les transports publics doivent devenir un lieu inclusif, accessible à toutes et tous !

2. Priorité absolue au cheminement des piéton·nes et personnes à mobilité réduite à celui des voitures

Il est temps de donner la primeur sur l’espace public à celles et ceux qui sont les moins polluants et les plus fragiles. La qualité des chemins empruntés est un facteur déterminant dans notre choix de marcher ou non. Pour favoriser l’abandon de la voiture sur des petites distances, la rue doit être accueillante, pour les personnes valides mais aussi pour les personnes à mobilité réduite. Dans certains secteurs, comme les rues scolaires, il est capital de faire plus de place aux citoyen·nes et de réduire celle de la voiture, par exemple en fermant des voies à la circulation autour des heures d’entrée et de sortie à l’école.

3. Place nette pour le vélo en ville.

Il est de plus en plus populaire. Donner plus d’espace au vélo et garantir la sécurité des usagers notamment avec de vraies pistes cyclables dédiées permet d’accroître sa pratique, mais aussi de réduire la place faite aux véhicules individuels et donc à leur utilisation. A Paris, à Marseille, et dans la plupart des villes françaises, la pratique du vélo reste compliquée et souvent dangereuse. Il est temps que les pouvoirs publics permettent une pratique sûre et des conditions qui favorisent son adoption. Le vol est encore l’un des principaux freins à l’achat d’un vélo, les Villes doivent pouvoir proposer des installations sécurisées dans les rues.

Pour aller plus loin

Les leviers pour promouvoir et favoriser les mobilités durables sont multiples, et relèvent d’une volonté collective et politique. Au-delà des mesures pratiques évoquées ci-dessus, d’autres pistes existent, et doivent être sérieusement débattues.

L’urbanisme a notamment un rôle clé et doit être repensé pour, au sein de nos villes, rendre la voiture superflue. C’est le principe de la ville du quart d’heure. Une ville où l’on pourrait faire ses courses, travailler, se soigner et se divertir à 15 ou 20 minutes à pied, à vélo ou en transports. Un urbanisme qui permettrait, progressivement, d’abandonner la voiture individuelle, devenue inutile, au profit de mobilités plus douces. Cet abandon ne se fera pas sans une alternative satisfaisante et une incitation des pouvoirs publics qui doivent, enfin, se saisir du sujet et rendre nos villes indépendantes de la voiture.

Et pour une utilisation massive des transports en commun, le temps n’est-il pas venu de repenser leur tarification et, même, d’envisager leur gratuité ? Un débat doit être ouvert autour d’une tarification plus inclusive, accessible et incitatrice des transports publics. La tarification des transports en commun n’est pas une variable d’ajustement mais un levier clé dans l’accompagnement au changement des modes de transport. Elle doit être prise comme un outil dans la lutte pour l’équité sociale et contre l’aggravation du dérèglement climatique.

Ces associations qui font bouger les mobilités durables

Respire, La rue est à nous, Alternatiba, Les Amis de la Terre, France Nature Environnement, Paris Sans Voitures, Greenpeace et bien d’autres développent des revendications et des actions en faveur des mobilités durables sur l’ensemble du territoire.

À Marseille, le collectif MarsMob est composé de 15 associations, dont Air Citoyen, Alternatiba Marseille, les Amis de la Terre 13, ATTAC, Clean Cities Campaing, Cyclotopia, les Déchaînné-es, FCPE Marseille, France Nature Environnement, Greenpeace Groupe Local Marseille, NosTER PACA, Vélos en Ville, Vélocène, Vélo Sapiens, 60 millions de piétons. Ce collectif des mobilités de demain milite pour une réappropriation de l’espace public et une réduction des pollutions partout, pour toutes et tous. Retrouvez leur argumentaire ici.

Nous organisons, en partenariat avec elles·eux, et le média local de solutions Maintenant, une conférence débat, à Marseille, autour des mobilités durables et notamment de la tarification des transports en commun, le 22 avril prochain à 17h30. Retrouvez toutes les informations sur cet événement ici.

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